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Recherche : la Chine bouscule le palmarès scientifique mondial

Des ingénieurs chinois au centre spatial de Jiuquan, le 24 juin 2012.

Photographier le rapport des forces scientifiques mondiales. Et retracer quinze ans d’évolution. C’est ce que permet le rapport sur « la position scientifique de la France dans le monde, 2000-2015 » qu’a rendu public, jeudi 5 avril, l’Observatoire des sciences et des techniques (OST) dirigé par Frédérique Sachwald. Une étude bibliométrique, fondée sur les données du « Web of Science ». Ce dernier recense l’essentiel des articles parus dans les revues scientifiques. Une étude qui se veut uniquement « factuelle », souligne Michel Cosnard, le président du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCeres) dont l’OST dépend, puisqu’elle « ne propose aucune conclusion, ou décision, mais des données à analyser par qui le voudra. »

La prudence de Michel Cosnard s’explique. Le sujet est brûlant, car tout commentaire cherchera à relier les performances scientifiques aux politiques publiques qui en sont à l’origine. Ceci dans un monde où la puissance économique, militaire, diplomatique ou culturelle trouve sa source dans le savoir et les technologies. Ainsi, en 2000, l’Union européenne voulait, à travers la « stratégie de Lisbonne », devenir « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique » et voyait dans l’effort de recherche et d’innovation la clé de sa future position mondiale.

Quinze ans après cette date-pivot, où en est le monde de la science ? Les faits saillants du rapport indiquent un glissement du rapport des forces. Tel un bulldozer, la science chinoise bouscule les hiérarchies établies au siècle dernier et s’impose comme une nouvelle grande puissance. Les Etats-Unis voient s’effriter leur hégémonie, éclatante il y a un demi-siècle. Le Japon, longtemps second, s’écroule. Des pays émergent : Inde, Iran, Brésil, Corée du Sud. Espagne et Italie se renforcent. La France ? Elle ne pointe désormais qu’au 7e rang, dépassée par la Chine, mais aussi…


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