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Gérard Collomb promet « encore plus de forces de l’ordre » lors des prochaines manifestations

Le 1er Mai, la préfecture de police s’attendait à la venue de « 500 à 600 » militants radicaux. Le double a convergé à Paris.

Gérard Collomb, le ministre de l’intérieur, a contesté, mercredi 2 mai sur France 2, la polémique naissante sur la réaction des forces de sécurité et l’étendue des dégâts. Il a souligné que les quelque 1 200 militants black blocs à l’origine des incidents s’étaient mêlés aux manifestants et que charger aurait provoqué des blessés. « On est en train de regarder l’identité d’un certain nombre de gens, ils seront recherchés et traduits en justice », a-t-il dit.

Il a ajouté que la préfecture de police s’attendait à la venue de « 500 à 600 » militants radicaux et que le double avait convergé à Paris. « Il y a un mouvement qui est puissant », « nous allons nous adapter », a déclaré M. Collomb. « Pour les prochaines manifestations, il y aura encore plus de forces de l’ordre avec la volonté cette fois-ci de séparer totalement les manifestants de ceux qui veulent casser », a déclaré le ministre de l’intérieur. Il a affirmé vouloir « tirer les leçons » des violences : il faut « faire en sorte que les mots n’appellent pas à l’insurrection », a-t-il souligné, en promettant de rechercher les « acteurs » de ces violences mais aussi, « derrière (…) les organisateurs ».

Les forces de l’ordre ont interpellé 283 personnes en marge de la manifestation du 1er Mai à Paris, qui a été émaillée de violences et de dégradations, et 109 étaient mardi matin en garde à vue.

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« La question, c’est : “A qui sert le crime ?” »

Philippe Martinez, le secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT), a vivement critiqué la gestion par les autorités des violences ayant émaillé la manifestation. « Il faut d’autres explications que celles que j’ai entendues depuis hier soir, de la part du préfet de police et de la part du ministère de l’intérieur », a-t-il lancé. M. Martinez s’est étonné « qu’il ne se passe rien » alors que « ces individus sont repérables ». La CGT aurait alerté les autorités « depuis deux ans » quant à la présence de ces groupes dans les cortèges syndicaux.

Côté police, dès mardi en soirée, le syndicat UNSA-police a également réagi. Selon son secrétaire général, Philippe Capon, « le 1er mai 2018 a franchi un nouveau cap (…) Comment est-il possible que 1 200 individus puissent se passer le mot, s’organiser, se déplacer, se réunir en plein Paris, sans que le moindre ordre d’interpellation en amont n’ait été donné au préalable ? », interroge le responsable syndical. L’UNSA-police demande que « les moyens de police scientifique » soient utilisés afin que « ces exactions cessent ».

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, souhaite qu’une commission d’enquête parlementaire puisse faire la lumière sur les responsabilités dans « la chaîne de commandement ». « La question, c’est : “A qui sert en fait le crime ?” », a-t-il fait remarquer sur Franceinfo. Le responsable socialiste a également déploré que « visiblement les consignes qui ont été données n’étaient pas celles de la fermeté a priori, mais de la fermeté a posteriori ».

Jean-Luc Mélenchon qui dès mardi s’en était pris à « l’extrême droite » sur Twitter est revenu mercredi matin sur sa première réaction. « Je me suis dit : des gens qui empêchent une manif du 1er Mai d’avoir lieu, c’est des fachos », s’est-il justifié. « Apparemment, c’est pas le cas », a-t-il rectifié, tout en soulignant que « ce type de violence ne mène nulle part (…) Quand vous serez en taule, quand vous aurez un casier judiciaire, vous servirez à quoi pour la lutte ? », a-t-il poursuivi à l’adresse des jeunes qu’il a appelés « à ne pas se laisser embarquer là-dedans ».


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