Blue Origin : vol réussi pour le New Shepard

Et de huit ! Avec ce huitième vol d’essai réussi il y a quelques jours, Blue Origin démontre la fiabilité du New Shepard. Mieux encore, les deux derniers vols ont été représentatifs d’une mission touristique à la frontière de l’espace. À moins d’une très mauvaise surprise à l’analyse des données du vol, le prochain tir pourrait être un vol d’essai habité.
Dans la course au tourisme spatial, pour des vols suborbitaux à la frontière de l’espace, que se livrent Virgin Galactic et Blue Origin, la société de Jeff Bezos pourrait avoir pris un coup d’avance avec son New Shepard. Certes, les deux systèmes de transport suborbitaux sont très différents l’un de l’autre, un avion pour Virgin Galactic (le SpaceShipTwo) et un étage suborbital surmonté d’une capsule pour Blue Origin, mais les objectifs sont identiques : amener des touristes à la frontière de l’espace, arbitrairement fixée à 100 kilomètres, et les maintenir plusieurs minutes en apesanteur lors de la phase de vol balistique.
La semaine dernière, le New Shepard a réalisé avec succès un huitième vol d’essai. Comme le précédent, il était représentatif d’une mission touristique. La capsule était semblable au modèle habitable, munie de larges hublots pour permettre aux futurs clients de Blue Origin de profiter de la rotondité de la Terre et du spectacle qu’offrent la noirceur du ciel et la beauté bleue de notre planète.
Huitième vol d’essai du New Shepard, vu depuis l’intérieur de la capsule. Suivre le déroulement de la mission, du lancement au retour au sol et sous cet angle montre bien ce que vivront ces touristes de l’espace. Notez la poussière à l’intérieur de la capsule qui se met à flotter quand la capsule est en apesanteur. Enfin, on remarque que le mannequin n’a pas l’air d’être très secoué. © Blue Origin
Jeff Bezos prépare-t-il un coup ?
L’étage et la capsule avaient déjà volé une première fois le 15 décembre 2017, lors du septième vol d’essai du New Shepard. Le mannequin Skywalker, doté de capteurs pour mesurer les conditions (notamment les accélérations) auxquelles seront soumis les futurs passagers lors du décollage et du retour au sol, était de nouveau à bord. Il était accompagné de huit expériences commerciales logées dans des emplacements spécifiques.
Au total, cette huitième mission a duré un peu moins de 13 minutes et, selon des données provisoires, tous les paramètres mesurés du vol sont ressortis nominaux. La capsule s’est posée en douceur, freinée par trois immenses parachutes et un petit coup de rétrofusée.
La date du prochain vol d’un New Shepard n’a pas été annoncée. Mais, avec huit lancements et plusieurs réutilisations réussies, le prochain tir pourrait être un vol d’essai habité avec en ligne de mire un premier vol touristique pour les 50 ans des premiers pas de l’Homme sur la Lune, en juillet 2019 !
Ce qu’il faut retenir
- Huit vols d’essais ont démontré la fiabilité et la réutilisabilité du New Shepard pour voler jusqu’à 100 kilomètres d’altitude.
- Le New Shepard de Blue Origin est fin prêt pour des vols d’essais habités.
- Un premier vol touristique à la frontière de l’espace pourrait avoir lieu pour les 50 ans d’Apollo 11. C’est le pari que nous prenons…
Pour en savoir plus
Blue Origin réutilise son petit lanceur New Shepard avec succès
Article de Rémy Decourt publié le 26/01/2016
Et de deux ! Le lanceur New Shepard a une nouvelle fois franchi les 100 kilomètres d’altitude, deux mois seulement après son essai réussi du mois de novembre. Du coup, Blue Origin démontre la réutilisabilité de son système de lancement. D’autres essais en vol et de récupération sont prévus tout au long de l’année.
Si la réutilisabilité d’un certain nombre de lanceurs est une des solutions envisagées pour baisser le coût de l’accès à l’espace, Blue Origin l’a d’ores et déjà adopté pour son véhicule suborbital New Shepard. À la différence d’un lanceur qui peut envoyer en orbite à plusieurs centaines de kilomètres d’altitude un satellite, le New Shepard est un véhicule suborbital qui fait le pari d’amener à quelque 100 kilomètres d’altitude des touristes dans l’espace.
Il y a tout juste deux mois, Blue Origin faisait décoller ce véhicule suborbital en direction de l’espace et le ramenait intact au sol. Vendredi dernier, la société de Jeff Bezos, l’emblématique patron d’Amazon, a réédité son exploit avec ce même lanceur démontrant du coup la réutilisabilité du véhicule. Lors de ce vol, le New Shepard a de nouveau dépassé les 100 kilomètres d’altitude (101,7 km). L’étage comme la capsule, vide pour cet essai, sont ensuite retournés se poser au sol à l’aide de parachutes pour la capsule et du moteur utilisé pour l’amener à la frontière de l’espace pour l’étage.
Si l’on se fie aux déclarations de Jeff Bezos, les préparatifs de ce lancement ont été simples. Bien que Blue Origin ne détaille pas le coût de la remise en état du véhicule, l’entreprise a toutefois précisé que seuls les parachutes et des allumeurs pyrotechniques avaient été remplacés. Des modifications logicielles ont également été apportées afin que le lanceur ait un très bon comportement en vol au moment de se poser, à défaut de réaliser un atterrissage très précis. En effet, il s’agit d’éviter des à-coups trop brusques qui pourraient avoir lieu au dernier moment pour l’amener à se poser à l’endroit précis visé.
En parallèle au développement de ce véhicule, Blue Origin développe le moteur réutilisable BE-4 pour le futur lanceur Vulcan d’ULA.
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Blue Origin réutilise son lanceur spatial New Shepard avec succès Les lanceurs spatiaux réutilisables semblent dans l’air du temps. Après un premier vol puis un retour sur Terre réussis pour le lanceur suborbital New Shepard, Blue Origin, l’entreprise américaine à l’origine du projet, a pu le réutiliser avec succès. La preuve en vidéo.
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