SNCF : quatre leçons de la grève à mi-conflit
Alors que vient de s’achever, mercredi 9 mai, le dix-huitième jour de grève des cheminots contre la réforme ferroviaire, sur trente-six annoncés, le conflit semble s’être installé dans une routine, qui cache toutefois des phases distinctes.
Il y a d’abord eu, début avril, le lancement de cette grève originale par intermittence inventée par les quatre syndicats représentatifs de la SNCF (CGT, UNSA, SUD et CFDT), puis l’entrée dans le débat législatif, qui a abouti au vote en première lecture du projet de loi à l’Assemblée nationale le 17 avril.
A suivi une période de « bouderie » des quatre organisations syndicales qui, contestant la méthode de concertation du gouvernement, ont refusé de continuer à discuter avec la ministre des transports, Elisabeth Borne, et revendiqué une négociation directe avec le premier ministre, Edouard Philippe.
Une nouvelle phase vient de s’ouvrir depuis le lundi 7 mai et la rencontre des syndicats avec M. Philippe, resté inflexible sur les points fondamentaux de la réforme (ouverture à la concurrence, transformation de la SNCF en société publique, extinction du statut) tout en laissant entrevoir quelques ouvertures (annonces imminentes sur la dette, implication du gouvernement pour une convention collective de haut niveau).
Ce nouveau moment, qui va courir jusqu’au 23 mai, début de l’examen du nouveau pacte ferroviaire par le Sénat, est l’occasion de tirer plusieurs leçons du conflit en cours.
Le front syndical reste uni
Si les quelques gages avancés par le premier ministre, le 7 mai, avaient pour but d’enfoncer un coin dans l’union syndicale, c’est plutôt manqué. Réunis en intersyndicale, mercredi 9 mai en fin de journée, les leadeurs des fédérations ont fait montre d’une unité sans faille et sans faux-semblants.
« Ce soir, l’unité syndicale n’a pas bronché », a déclaré Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots :
« Nous avons des appréciations…
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