A la Une

« Marée populaire » : la polémique enfle autour des propos de Collomb

C’est une sortie médiatique qui fait parler. Et jaser. À l’issue de la manifestation baptisée « marée populaire » contre la politique d’Emmanuel Macron, Gérard Collomb avait été invité à réagir sur BFM TV. Il a pointé les quelques heurts qui ont émaillé certains cortèges, la police déplorant sept agents blessés légèrement à Paris, selon la préfecture.

Surtout, il a dénoncé le comportement des manifestants non violents. « Il faut que les personnes qui veulent exprimer leur opinion puissent s’opposer aux casseurs », a lancé Gérard Collomb, avant d’appeler les manifestants « à ne pas être complices de ce qui se passe par leur passivité ».

Trente-deux manifestants avaient été appréhendés avant que les cortèges ne s’élancent, certains étant même en possession d’armes. Le ministre avait fait de la lutte contre le phénomène « black blocs », des mouvements radicaux de gauche cagoulés et tout de noir vêtus, une priorité. Lors des manifestations du 1er mai, de nombreuses violences et dégradations avaient été commises.

Des propos « scandaleux », « sinistre de l’Intérieur »

Considérer les manifestants passifs comme complices des violences s’ils ne forment pas un premier rideau pour bloquer les contestations radicales, l’idée a choqué à gauche. Olivier Faure s’est dit, sur RTL, « étonné qu’on puisse dire que c’est aux manifestants de se protéger ». Benoît Hamon s’est montré plus ferme, jugeant les propos du ministre « scandaleux ». « La police doit protéger les manifestants au lieu de nous faire porter la responsabilité du comportement de quelques-uns, ultra-violents », a-t-il poursuivi sur BFM TV.

À la mairie de Paris aussi les propos de Gérard Collomb ne sont pas passés inaperçus. Ian Brossat, adjoint d’Anne Hidalgo, a qualifié Gérard Collomb de « sinistre de l’Intérieur ». « Si les forces de l’ordre ne maîtrisent pas les Black Blocs, c’est de la faute des manifestants », ironise-t-il sur Twitter.

Le député FI de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière, a également vivement réagi dimanche matin au Figaro. « Lors d’un grand événement sportif ou culturel, les participants seraient-ils responsables des actes d’une ultraminorité ? Collomb se comporte comme un provocateur. »


Continuer à lire sur le site d’origine