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Wilbur Ross, le «vautour» architecte du protectionnisme américain

Diplômé de l’université de Yale et de la Harvard Business School, Wilbur Ross est un élément clé de l’administration Trump. Surnommé le roi de la faillite, en raison de ses rachats d’entreprises sidérurgiques en faillite qu’il a restructurés à coups notamment de licenciements, Ross se tourne vers d’autres secteurs comme le textile, le charbon et les pièces détachées des automobiles. L’homme est décrit parfois comme « un vautour », tant ses méthodes de restructuration sont drastiques.

Le fameux déficit commercial américain

C’est lors de la campagne présidentielle de 2016 que cet investisseur taciturne de 81 ans participe à l’élaboration du programme de Donald Trump sur les échanges commerciaux. Il commence par dénoncer Alena, l’accord de libre-échange avec le Mexique et le Canada, et le statut d’économie de marché octroyé à la Chine par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Ce sont ces deux événements qui ont contribué à détruire massivement les emplois aux Etats-Unis, martèle Wilbur Ross qui se dit défenseur des classes inférieures et moyennes américaines.

Le secrétaire au Commerce américain prône la vision protectionniste des échanges commerciaux mondiaux avec laquelle le reste du monde n’est pas forcément d’accord. Christine Lagarde, la chef du Fonds monétaire international, a critiqué en marge de la réunion des grands argentiers du G7 au Canada, une forme « de remise en cause de la manière dont le monde fonctionne » depuis des décennies, basée sur le principe de la confiance et de la coopération.

Vers un déséquilibre du système commercial mondial

C’est au nom de la sécurité nationale et pour rétablir l’équilibre commercial entre les Etats-Unis et leurs partenaires commerciaux que la décision a été prise de taxer l’acier et l’aluminium. La Chine s’est vu imposer unilatéralement ces mesures en mars dernier. Aujourd’hui, après deux mois d’exemption, c’est au tour de l’Union européenne, du Canada et du Mexique de subir le même sort. Selon le secrétaire au Commerce américain, depuis que cette mesure a été évoquée en début de l’année, une vingtaine d’usines ont été créées aux Etats-Unis.

S’il est difficile de vérifier le véritable impact de cette stratégie, Wilbur Ross persiste et signe. La Maison Blanche vient d’ouvrir une nouvelle enquête. Cette fois-ci, elle visera les importations de voitures. Si l’enquête devait aboutir à des mesures similaires que celles imposées sur l’acier et l’aluminium cela signifierait « la disparition du système commercial multilatéral actuel », ont averti dans un communiqué conjoint Cecilia Malmström, la Commissaire européenne au Commerce, et Hiroshige Seko, son homologue japonais.


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