Ce que l’on sait du meurtre de Kévin à Mourmelon-le-Grand dans la Marne
L’adolescent a été tué, samedi, dans un parc de cette commune de la Marne. Deux personnes sont en garde à vue : la petite amie de la victime et un jeune homme.
Qui a tué Kévin ? Cette interrogation hante les habitants de Mourmelon-le-Grand, petite commune de la Marne à une trentaine de kilomètres à l’est de Reims, depuis la mort du jeune homme, samedi 2 juin. Dans l’espoir d’y répondre, les gendarmes de la brigade de recherche de Châlons-en-Champagne et de la section de recherche de Reims mènent l’enquête. Deux personnes sont en garde à vue : la petite amie de la victime et un jeune homme. Voici ce que l’on sait de l’affaire à ce stade.
Le jeune homme est mort poignardé, après un « acharnement inhabituel »
Kévin, 17 ans, a été poignardé à mort, samedi 2 juin, alors qu’il se promenait avec sa petite amie dans le parc du Bois des sœurs, derrière l’église de Mourmelon-le-Grand, la ville où il habitait.
Lors de l’autopsie, « une vingtaine de plaies ont été notées dans le dos de la victime, ainsi qu’une plaie, assez conséquente, au niveau de son cou », a indiqué le procureur de la République de Châlons-en-Champagne, lors d’une conférence de presse. Ces « nombreuses lésions par arme blanche », témoignent, d’après les médecins légistes, cités par le parquet de Châlons-en-Champagne, « d’un acharnement inhabituel, à l’origine de son décès ».
L’arme ou les armes utilisées n’ont pas encore été retrouvées, malgré les recherches menées par les gendarmes, selon le procureur, qui affirme alors ne disposer d’« aucun élément sur le mobile » du meurtre et dit chercher à « comprendre ce qui a pu mener à cet acte ».
La petite amie de Kévin a livré un récit aux multiples « contradictions »
Lors de son audition, la petite amie de Kévin a donné aux enquêteurs des détails sur les circonstances de la mort du jeune homme. Le meurtre a été commis sous ses yeux, dit-elle. D’après le récit de l’adolescente fait aux enquêteurs et relaté par le parquet, « un échange de regards » qui « ne se passe pas bien » avec un autre garçon aurait tout déclenché. L’agresseur présumé « aurait essayé de prendre le sac à main » de la jeune fille. « L’altercation redouble et le jeune se prend des coups de couteau dans le dos », environ une vingtaine, avant de succomber.
Mais des doutes existent sur son témoignage. La jeune fille a été placée en garde à vue en début d’après-midi. Le parquet explique que « d’importantes contradictions entre son témoignage initial et des éléments révélés par les investigations ont justifié cette mesure ».
Un suspect a été arrêté après un appel à témoins
La petite amie de Kévin avait aussi décrit aux gendarmes le meurtrier présumé. D’après son signalement, il s’agissait d’un homme musclé et à la peau mate, âgé de 25 à 30 ans, mesurant entre 1,80 m et 1,90 m. Il aurait été vêtu d’un pantalon de treillis, d’une veste de sport noire à capuche, d’une casquette grise, d’une paire de gants gris, d’un foulard et de bottes ou de rangers.
Le présumé meurtrier de Kévin, 17 ans, tué samedi dans un parc de Mourmelon-le-Grand, est toujours en fuite. La gendarmerie a réalisé ce portrait-robot https://t.co/ZUzYvKC7jS pic.twitter.com/3xmHFYMYjg
— France3-ChampArdenne (@France3CA) 4 juin 2018
Les gendarmes diffusent le portrait-robot et lancent un appel à témoin. Dans la foulée, la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, de même que le porte-parole du parti, Jordan Bardella, et de nombreux sympathisants d’extrême droite tweetent pour affirmer que « le principal suspect est issu de l’immigration », et dénoncent un acte de « barbarie qui tue la jeunesse de France », une conséquence de « l’immigration massive ».
Mais lundi, en début de soirée, l’enquête semble prendre une nouvelle tournure. Un adolescent de 17 ans est arrêté à Mourmelon-le-Grand et placé en garde à vue « du chef de meurtre », selon la formulation du parquet. Le suspect interpellé ne correspond pas au signalement, relève L’Union. D’après les nombreux témoignages d’amis de Kévin recueillis par France 3 Grand Est, l’adolescent et son meurtrier se connaissaient depuis le collège. Des déclarations qui viennent contredire la déposition de la petite amie.
« Des éléments intéressant l’enquête ont été découverts lors de la perquisition menée à son domicile », précise néanmoins le parquet. Sa garde à vue a été prolongée mardi soir afin qu’il soit auditionné plus longuement.
Une perquisition a lieu le 4 juin 2018 à Mourmelon-le-Grand (Marne), au domicile de Kévin, un adolescent tué quelques jours plus tôt dans un parc de la ville. (MAXPPP)
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