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Roland-Garros 2018 : Nadal assomme Del Potro

Rafael Nadal est désormais lancé, de façon peut-être inexorable, vers son 17e titre du Grand Chelem. L’Espagnol passait ce vendredi un test face à Juan Martin del Potro en demi-finale. L’examen est réussi, avec mention, puisque sa victoire en 3 sets (6-4, 6-1, 6-2) lui ouvre les portes d’une 11e finale à Roland-Garros, où il affrontera dimanche l’Autrichien Dominic Thiem.

Après sa frayeur du tour précédant face à Diego Schwartzman, comme Rafa allait-il réagir face à un adversaire réputé pour ses vertus héroïques et capable de hausser son niveau de jeu à la hauteur des tous meilleurs ? La réponse a mis un peu plus d’une heure avant de se dessiner. Le temps pour le maitre des lieux d’éteindre physiquement et moralement un del Potro à qui il a manqué d’un peu de tout pour que le combat s’engage.

Alors certes, la terre battue n’est probablement pas la surface qui convient le plus au jeu tout en puissance de la « tour de Tandil ». Et certainement que son état physique, avec notamment un adducteur récalcitrant depuis le tout début de la quinzaine, ne l’a pas aidé à aborder cette partie dans des conditions optimales. Sa faiblesse en revers, dessinée au fil des années par un poignet fragile, ne lui donnait pas non plus la garantie de tenir dans la diagonale sur le coup droit dévastateur de Nadal.

Occasions manquées en début de match

Le bras de fer qui s’est engagé dans le premier set a déterminé en grande partie le déroulé de cette demi-finale. Une heure durant laquelle chacun a fait l’étalage de ses armes et de sa stratégie, sans réelle surprise. Mis en joug par la puissance de l’Argentin en coup droit, Nadal a répliqué en allongeant les échanges – sans en tirer de grand profit, dans un premier temps – et en proposant plus de variation. Pourtant, le n°1 mondial n’est pas souverain sur ses premiers jeux de service, confirmant les petites failles entrevues dans ce secteur de jeu depuis le début du tournoi. Mené 0-30 sur ses trois premières mises en jeu, il garde quand même la main, malgré trois balles de break à sauver à 1-1 puis trois autres à 4-4.

Un scénario qui pèse sur le comportement de son adversaire. Déjà pas aidé par une douleur à la hanche qui s’est réveillée à la fin du 3e jeu du match, Del Potro s’époumone malgré tout à tenir dans l’échange. Sauf que Nadal, lui, saisit les occasions lorsqu’elles se présentent. Il n’a besoin que de deux balles de set pour passer devant au tableau d’affichage (6-4, 55 minutes).

Le 6e joueur mondial accuse le coup d’entrée de deuxième set. Un trou d’air que Nadal exploite avec un break blanc sur une faute en coup droit de l’Argentin (2-0), dont le mental est définitivement touché. Il traverse un trou d’air de 6 jeux consécutifs perdus, et Rafa mène rapidement 5-0. Seulement 37 minutes lui suffisent à se détacher (6-1), sous le regard d’un public qui comprend que la bataille va tourner court.

Mené 0-40 dès son premier jeu de service après deux double-fautes, Del Potro est résigné. Du moins, les signes d’agacement qu’il laisse transparaitre, couplés à son habituelle nonchalance, ne constituent pas les signes avant-coureurs d’une « remontada ». Nadal l’a bien compris. Le poing est rageur, l’attitude inverse. Un deuxième break réussi pour mener 4-1 après un passing croisé court scelle le sort de la partie. Après un peu plus de deux heures d’un combat qui n’aura livré que son épilogue, l’Espagnol prend rendez-vous pour une nouvelle finale à Paris.