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Huile de palme importée: les agriculteurs menacent de bloquer les raffineries

La FNSEA, principal syndicat agricole, et les Jeunes agriculteurs ont annoncé pour lundi matin le début d’un mouvement de blocage à travers la France des raffineries et dépôts de carburant, pour dénoncer les contradictions d’un gouvernement qui exige de ses agriculteurs des normes qu’il n’impose pas aux produits agricoles importés.

Ces blocages, qui pour certains pourraient démarrer dès dimanche, notamment à Gonfreville l’Orcher (Seine-Maritime), sont prévus jusqu’au 13 juin, mais seront reconductibles.

En ligne de mire des paysans, la bio-raffinerie Total de La Mède, qui va utiliser, à compter de sa mise en service cet été, 50 % d’huile de palme importée pour produire du bio-carburant, une concurrence redoutée par les producteurs de colza français et qui a donc grandement inspiré le ton de la révolte du monde agricole.

« Double langage »

La FNSEA dénonce « le double langage du gouvernement sur les accords internationaux et les négociations bilatérales qui autorisent des contingents d’importation complémentaires qui viennent déstabiliser l’ensemble des filières en France ».

Sa présidente, Christiane Lambert, ne comprend pas pas « l’incohérence des décisions gouvernementales ».

Christiane Lambert Présidente de la FNSEA 10/06/2018 – par Stéphane Lagarde Écouter

« En France, l’agriculture est appelée à être plus verte, plus durable, plus bio, […] pour répondre à l’attente de nos consommateurs et nous voulons y répondre, explique-t-elle à RFI. Mais en même temps, pour reprendre la formule classique, notre gouvernement ouvre les frontières à des produits venant d’ailleurs qui ne respectent pas du tout les mêmes conditions de production.  »

Principale revendication des agriculteurs : que le gouvernement s’engage à ne pas leur rajouter des normes, eux qui s’estiment pénalisés par rapport aux importations.

Le syndicat demande donc qu’avant l’application de toute nouvelle norme, soit effectuée une expertise économique et sociale.

La FNSEA veut également que soit réintroduit dans la loi Alimentation, examinée à partir du 26 juin par le Sénat, un amendement sur l’interdiction d’importer toute denrée produite en utilisant des substances phytosanitaires interdites dans l’Union européenne, même à doses résiduelles, a ajouté Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA.


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