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Mondial 2018: Mehdi Benatia, l’incontournable Lion de l’Atlas

De notre envoyé spécial à Saint-Pétersbourg,

Une porte fermée ne signifie pas toujours que tout est perdu. En France, Mehdi Benatia n’a jamais eu l’occasion de côtoyer l’élite. Le jeune homme avait dû se contenter du deuxième échelon à Tours puis à Clermont (Ligue 2). Ni Marseille ni Lorient n’avait eu l’idée d’enrôler le futur capitaine de l’équipe du Maroc passé par les centres de formation de Clairefontaine puis de Guingamp.

L’Udinese pour se lancer

Qu’à cela ne tienne, c’est en Italie qu’il tentera de trouver refuge du côté de l’Udinese qu’il quitte en 2010. Ses trois années à Udine ont fait de lui un très bon défenseur. Résultat des courses, depuis, il a porté le maillot de deux géants du football européen : le Bayern Munich, où il sera ponctuellement confronté à des blessures, et la Juventus Turin. Sans compter son passage à la Roma. « On s’est peut-être planté sur Mehdi. C’est vrai que l’on n’a pas vraiment cru à un projet avec lui » avait fini par dire José Anigo, entraîneur à Marseille.

Aujourd’hui, contre toute attente,  Mehdi Benatia, 31 ans, devenu international en novembre 2008, s’apprête à faire son entrée en Coupe du monde face à l’Iran. Une forme de couronnement pour le Meilleur joueur maghrébin 2017 qui a permis au Maroc de se qualifier en inscrivant le deuxième but face à la Côte d’Ivoire à Abidjan, lors de la dernière journée de la phase de qualification. Une première depuis 1988. « Dans ma carrière, c’est le moment inoubliable, la plus grande fierté », a confié à France 24 le finaliste de la Ligue des Champions 2017, double champion d’Italie et d’Allemagne.

Jusqu’à présent, Mehdi Benatia n’a pas eu beaucoup l’occasion de vivre de grandes émotions avec son pays. Absent des Coupes du Monde 2010 et 2014, et peu brillant lors des Coupes d’Afrique de Nations, le Maroc a dû attendre l’arrivée d’Hervé Renard en 2016 pour retrouver le sourire. L’ancien sélectionneur de la Zambie et de la Côte d’Ivoire a rendu Mehdi Benatia indispensable sur et en dehors des terrains. Brassard autour du bras, Benatia a fait du Maroc une équipe infranchissable et hermétique. Aucun but encaissé lors de la phase de qualification. Le binational a conquis le peuple marocain, même si quand il s’exprime en arabe, « les gens ont gentiment tendance à sourire », comme nous l’indique un autochtone. Pourtant, Mehdi Benatia a vécu des relations compliquées avec sa sélection.

Une saison solide avec la Juventus Turin

En dehors de cette qualification pour le Mondial, le joueur des Lions de l’Atlas a vécu une saison très solide avec la Juventus. En finale de la Coupe d’Italie, il s’est fendu d’un doublé face à l’AC Milan. Il faut dire qu’auparavant, il avait commis une erreur de placement lors d’un Juventus–Naples aux faux airs de finale de Serie A. Ce qui avait permis au Sénégalais Kalidou Koulibaly d’inscrire un but à la 89e minute. La mort dans l’âme, Benatia était resté sur le banc lors des deux rencontres suivantes.

« Tout n’a pas été facile. Maintenant, dans une carrière, on a toujours ce que l’on mérite. On sait ce que l’on a dû faire pour être là. Il va falloir être combatif et irréprochable », raconte Benatia à la veille de son premier match de Coupe du monde. L’homme a conscience que l’occasion ne se représentera plus.

En 1986 à Mexico, le Maroc était devenu la première équipe africaine à se qualifier pour le second tour d’un Mondial. Mehdi Benatia, natif de Courcouronnes en banlieue parisienne rêve de cet exploit. Une autre porte à ouvrir.

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