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Grotte en Thaïlande: après 18 jours d’angoisse, une fin heureuse

De notre envoyé spécial à Mae Sai,

Une ambulance qui descend la pente boueuse menant à la grotte de Tham Luang. Un enfant porté précipitamment sur une civière vers un hélicoptère militaire qui décolle immédiatement. C’est l’évacuation des premiers enfants prisonniers de la cavité souterraine. Dimanche soir, le gouverneur de la province de Chiang Rai, Narongsak Ossothanakorn, qui coordonne l’opération de secours, annonçait aux journalistes ce bon départ.

« Cela fait seize jours que l’on attendait, mais aujourd’hui, nous avons vu les visages des  » Sangliers  » » [le nom de l’équipe, ndlr]

L’affaire de la grotte de Tham Luang a commencé le 23 juin, lorsque douze enfants et leur entraineur de football sont partis en excursion. Des fortes pluies les ont forcés à s’enfoncer dans les galeries. Durant des jours, les secouristes les ont cherchés en vain.

Au pied de la grotte, un moine bouddhiste psalmodie des incantations en posant un diagramme magique sur une table : « J’ouvre la forêt. Dans la forêt, il y a des fantômes et des esprits. Ils protègent la forêt. Peut-être que ces enfants ont commis un impair à leur égard. J’invoque ces esprits pour implorer leur salut. »

Nul ne sait si les esprits de la forêt ont entendu la voix du bonze, mais le 2 juillet, des plongeurs-spéléologues anglais, participant aux recherches retrouvent les enfants et leur entraineur à environ deux kilomètres à l’intérieur de la grotte. Une scène étonnante qu’ils ont captée sur leur téléphone portable. « Merci, merci. » « Combien êtes-vous ? » « 13. » « 13 ? Excellent. » « Est-ce qu’on va sortir d’ici maintenant?  » « Non, pas aujourd’hui. Il faut plonger. »

Une fois les enfants localisés, il s’agit de les ramener à l’air libre. Une opération délicate, car la grotte est en grande partie composée d’étroites galeries inondées du fait des pluies. Un camp de commandement accueillant secouristes et journalistes est installé à l’entrée de la grotte. Des centaines de volontaires arrivent pour aider, qu’il s’agisse de faire la cuisine ou d’aider au transport des équipements.

Rafael Harroun, un Israélien installé en Thaïlande qui s’est porté volontaire pour aider à gérer le camp admire ce dévouement collectif. « Vous pouvez voir les Thaïlandais, ils sont venus de tout le pays, raconte-t-il. Ils ont amené leurs talents, de la nourriture, du matériel, pour aider de toutes les façons possibles », explique-t-il.

Mais l’opération de secours, qui s’étale sur plus de deux semaines ne se déroule pas sans accroc. Un accident tragique intervient vendredi dernier. Il est annoncé dans le camp par Narongsak Ossothanakorn qui dirige les secours. « Il y a eu une tragédie pour tous les Thaïlandais dans le pays. Un des secouristes, un ancien commando de marine, a perdu conscience alors qu’il était en train de plonger. Il est mort dans la nuit, à deux heures du matin. »

Les jours suivants seront plus positifs, notamment du fait de l’impressionnante efficacité de l’équipe de plongeurs chargés d’extraire les enfants et leur entraineur de la grotte. En trois jours, tous sont ramenés sains et saufs à l’air libre. Un remarquable succès pour une opération à haut risque dans des conditions extrêmes.

Et en raison de leur état de santé toujours fragile, les jeunes footballeurs ne pourront pas se rendre en Russie pour assister à la finale du Mondial de football. Ils avaient été invités par la Fifa, la Fédération internationale de football, mais pour les médecins, ils doivent encore rester à l’hôpital.


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