A la UneRevue de presse des Amériques

A la Une: les anti-avortement manifestent en Argentine

A une semaine du passage devant le Sénat argentin, le 8 août, d’un projet de loi légalisant l’avortement, ceux qui s’opposent à ce texte étaient dans les rues, lundi. Les photos à la Une de Clarin montrent une poupée géante en forme de fœtus, portée de bras en bras, et des foulards bleu ciel. « Los celestes », les bleus ciel donc, ont manifesté à l’appel de deux organisations pro-vie devant la Quinta de Olivos, le palais présidentiel de Buenos Aires. Ils demandent au chef de l’Etat, Mauricio Macri, d’utiliser son droit de veto si la loi est validée par le Sénat la semaine prochaine. Le mouvement est appuyé par la Conférence épiscopale.

Face à la forte probabilité de voir ce projet de loi rejeté par le Sénat, une troisième voie se dessine à la Chambre haute, la « voie de Cordoba » – nom de la province d’origine des trois sénateurs qui proposent ces aménagements. Selon Clarin, leur idée est d’« apporter au moins cinq modifications au texte pour l’assouplir et le rendre plus digeste pour certains réticents. S’il y a des retouches, le texte repassera devant les députés, qui peuvent soit conserver le texte d’origine, soit accepter les modifications ».

Les sénateurs font actuellement face à de grosses pressions de la part des lobbies, raconte aussi le journal La Capital, à l’image du sénateur de Santa Fe, Omar Perotti, qui prévoit de se présenter au poste de gouverneur l’année prochaine. Voilà le message qu’il a reçu d’une organisation ultraconservatrice : « Aujourd’hui, la décision est entre vos mains. En 2019, elle sera dans les nôtres ».

Nicaragua : « Etudiants et pas délinquants »

Au Nicaragua, les étudiants poursuivent leurs manifestations. Ceux de la ville de León sont par exemple à la Une de La Prensa. Sur leur bannière est écrit : « Nous sommes des étudiants. Nous ne sommes pas des délinquants ». Le journal appelle à rétablir la vérité alors que le président Daniel Ortega poursuit sa tournée dans les médias internationaux. Après Fox News la semaine dernière, il a accordé un entretien à CNN dans lequel il nie toute être derrière les agissements des paramilitaires, très actifs dans la répression du mouvement antigouvernemental. « Dans sa première interview internationale, rappelle La Prensa, il disait qu’il s’agissait de groupes financés par les partis d’opposition, assistés par les États-Unis et, lundi, il a soutenu qu’il s’agissait de « policiers volontaires » ».

Le journal publie en Une les différents bilans de ces manifestations depuis mi-avril. Le président Ortega parle de 195 morts, la Commission interaméricaine des droits de l’homme ( CIDH ) avance, elle, le chiffre de 295 morts, contre 448 pour l’Association nicaraguayenne pour les droits de l’homme ( ANPDH ).

Colombie : règlements de compte entre bandes armées ?

En Colombie, la presse fait ses gros titres sur une attaque à la frontière avec le Venezuela, qui a fait 8 morts et deux blessés. Elle s’est déroulée dans la ville d’El Tarra, en plein jour et en plein centre-ville, raconte La Opinion. Le journal évoque « des hommes cagoulés armés jusqu’aux dents » qui se sont introduits dans un bar avant d’ouvrir le feu. « Les gens courraient de tous les côtés, beaucoup sont morts assis à leur table un verre de bière à la main, d’autres alors qu’ils jouaient au billard », le tout « au moment où le haut commandement de l’armée et de la police de la région était réuni pour un conseil de sécurité dans cette province de Norte de Santander ».

Parmi les victimes, toujours selon La Opinion, il y avait « une femme et quatre ex-combattants des Farc ». « Officieusement, l’une des hypothèses derrière ce massacre est celle d’un règlement de comptes entre dissidents de la guérilla de l’ELN et des FARC, pour ce qui s’est passé le week-end dernier dans la zone rurale de Hacarí, où quatre personnes ont été tuées ». Le quotidien rappelle cependant que l’ELN, en pleine négociation avec le gouvernement colombien à La Havane, a nié toute responsabilité dans un communiqué publié lundi soir. Un défenseur des droits de l’homme s’inquiète, dans El Tiempo, de voir une telle opération commise en plein jour sans que les autorités ne donnent aucune explication.

Venezuela : la fin du métro ?

On poursuit ce tour de la presse au Venezuela et au Pérou. A la une d’El Universal, la menace de l’effondrement du système de transport public à Caracas. Lundi, Robert Garcia Prada, l’un des conseillers municipaux de la ville, du parti d’opposition Copei, a prédit l’arrêt du métro de Caracas. Selon lui, le réseau est « proche » de « l’arrêt technique » : seuls « 13% des escaliers mécaniques fonctionnent, les mauvaises odeurs sont constantes alors qu’il s’agissait du métro le plus propre du monde ».

Les Vénézuéliens continuent de migrer dans les différents pays de la région. Ils sont 368 000 au Pérou, rapporte El Comercio. « La moitié ont des diplômes professionnels, des maîtrises et des doctorats dans différentes disciplines », soutient le surintendant chargé de l’Immigration. Sa conclusion : « L’histoire nous a montré que les migrants ont contribué, contribuent et continueront de contribuer au développement de leur pays d’accueil ».

Mais où est donc passé mon béluga ?

Avant de refermer cette revue de presse, un mot de ce béluga fugueur au Canada. Quelques-unes de ces baleines blanches en voie de disparition ont élu domicile dans le fleuve Saint-Laurent au Québec. Sauf qu’un spécimen en particulier, un béluga de trois ans adore se faire la malle, raconte Le Devoir. L’année dernière, il s’était retrouvé « coincé » dans une rivière du Nouveau-Brunswick, province de l’est du Canada. Il a passé plusieurs jours en eau douce, avant d’être sauvé par une équipe de scientifique qui l’a rapatrié par avion dans l’estuaire du Saint-Laurent.

Belle histoire, sauf que le béluga est déjà reparti ! Cette fois, il a été localisé dans le secteur du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, ce qui laisse les scientifiques perplexes. « Nous avons fait des efforts considérables pour le ramener, mais il est reparti », se lamente l’un d’entre eux dans Le Devoir. « On sait qu’il est en forme, consent-il, mais il n’est vraiment pas à la bonne place ». Cette fois il a même embarqué un copain avec lui, un autre béluga du Saint-Laurent. « Le problème, c’est que les animaux qui se retrouvent isolés ont tendance à « socialiser » avec les bateaux de plaisance, les baigneurs ou même les bouées de signalisation maritime des ports », explique Le Devoir. Ces bélugas encourent donc des risques, le premier étant celui que représentent les hélices de bateau…


Continuer à lire sur le site France Info