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Brésil : toujours en prison, Lula est désigné candidat à la présidentielle

Un militant porte un masque à l’effigie du candidat Lula, en prison, lors de la convention du Parti des travailleurs à Sao Paulo, samedi 4 août.

Lula a beau être incarcéré depuis avril pour corruption, son charisme et son influence politique restent intacts: l’ex-président brésilien a été officiellement samedi 4 août par son parti comme candidat à la présidentielle d’octobre, une des plus incertaines et polarisée de l’histoire du pays.

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Luiz Inacio Lula da Silva, 72 ans, qui purge à Curitiba une peine de douze ans de prison, n’était pas présent physiquement à la convention du Parti des travailleurs (PT, gauche), à Sao Paulo, qui se déroule à 400 km de là. Mais il avait envoyé un message, lu devant plus de 2 000 militants :

« Aujourd’hui, la démocratie est menacée. Nous sommes en présence d’une élection aux dés pipés, qui exclut celui qui est en tête dans les sondages. Ils veulent inventer une démocratie sans le peuple. »

Même s’il est derrière les barreaux Lula demeure largement en tête des intentions de vote au premier tour, crédité de plus de 30 % par tous les instituts de sondage. C’est près du double de ses principaux concurrents.

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Une menace d’invalidation

Même si le parti se défend de préparer un plan B, personne n’ignore que la candidature de Lula sera vraisemblablement invalidée par la justice électorale. Une loi brésilienne intitulée « Ficha limpa » (casier vierge, en portugais) stipule en effet que toute personne condamnée en appel, ce qui est le cas de Lula, devient de fait inéligible.

En coulisses, cependant, l’ex-maire de Sao Paulo Fernando Haddad est déjà dans les starting blocks pour le remplacer si sa candidature est effectivement invalidée. Ancien ministre de l’éducation de Lula, il avait été élu à la tête de la plus grande ville du pays à la surprise générale en 2012.

Marina Silva et Geraldo Alckmin aussi désignés

Cette journée est un « super samedi » électoral, deux autres candidats de poids étant nommés officiellement par leurs partis, un jour avant la date limite des conventions, sortes de grands meetings qui permettent aux formations d’adouber leurs champions devant les militants.

L’écologiste Marina Silva, arrivée en troisième position lors des deux derniers scrutins, a été intronisée par le parti Rede (centre-gauche), à Brasilia, dans une salle peuplée de militants vêtus de t-shirts verts.

Toujours dans la capitale, l’ex-gouverneur de Sao Paulo Geraldo Alckmin, principal représentant de l’establishment, a été déclaré officiellement candidat du Parti Social Démocrate Brésilien (PSDB, centre-droit). Déjà candidat en 2006, il avait été battu au second tour par Lula. Cette fois, il a tissé une alliance avec plusieurs partis du centre, et a choisi comme vice-présidente la sénatrice Ana Amélia Lemos, censée lui permettre d’attirer un électorat plus conservateur, qui penche actuellement pour Jair Bolsonaro, sulfureux député d’extrême droite favori du premier tour dans un scénario sans Lula.


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