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Trump et Macron jouent l’apaisement avant les commémorations du 11-Novembre

Si les deux chefs d’État ont bien confirmé leur intention de parler de l’Iran, du Yémen, de la Syrie, de l’Afrique, du climat ou encore des traités de libre-échange, c’est bien le sujet de la défense européenne qui a, semble-t-il, accaparé leur attention.

Emmanuel Macron a tenté immédiatement de déminer la situation en précisant son idée. « Il est injuste d’avoir aujourd’hui une sécurité européenne assurée seulement par les États-Unis. Nous avons besoin d’un meilleur partage du fardeau. C’est pourquoi j’estime que nous avons besoin de plus de capacités militaires européennes, plus de défense européenne, pour prendre une part de ce fardeau. Le président Trump, lorsqu’il doit protéger ou défendre l’un des États de son pays, ne demande pas à la France ou à l’Allemagne, ni à un autre gouvernement européen de le financer. Voilà pourquoi j’estime que nous avons besoin de plus d’investissements et c’est exactement ce que nous faisons en France. »

Question « d’équité »

Des précisions qui semblent avoir rassuré son interlocuteur, avant que les deux chefs d’Etat ne s’enferment pour un entretien en tête-à-tête. Mais Donald Trump a tout de même tenu à rappeler sa position : « Nous tenons absolument à être ici, nous souhaitons aider, mais différents pays doivent également aider. C’est une question d’équité et je pense que le président, avec qui on en a déjà discuté, est d’accord sur ce point. »

Après leur entretien bilatéral, les deux dirigeants ont été rejoints par leurs épouses pour un déjeuner à l’Elysée, avant de se retrouver dans la soirée pour un dîner dans la salle des Fêtes du musée d’Orsay en présence d’une soixantaine de chefs d’Etat et de gouvernement.

Visite annulée à Bois Belleau

Donald Trump assistera également dimanche à la traditionnelle cérémonie du 11-Novembre sous l’arc de Triomphe à Paris mais ne participera toutefois pas au Forum pour la paix, organisé en milieu d’après-midi.

Sa visite au cimetière américain de Bois Belleau, dans l’Aisne, prévue initialement samedi après-midi, a quant à elle été annulée. Le mauvais temps rend impossible tout atterrissage de l’hélicoptère du président américain, selon la Maison Blanche.

Emmanuel Macron, lui, doit se rendre à Compiègne dans l’après-midi. Il y retrouve Angela Merkel pour une cérémonie très symbolique dans la clairière de Rethondes. Les deux chefs d’État doivent dévoiler une plaque commémorative, une gerbe, et signer le livre d’or dans le wagon où a été signé l’armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale.

La clairière de l’armistice

Une caisse en bois montée sur un châssis d’acier, le tout posé au cœur d’une clairière. Un wagon-restaurant, symbole de la victoire face à l’empire allemand. Une image d’Epinal derrière laquelle se cache une histoire bien mouvementée.

Ce wagon – matricule 2419 D – aux boiseries plaquées d’acajou, aux banquettes recouvertes de velours, fut mis en service en 1914 par la compagnie des wagons-lits et affecté au train du maréchal Foch, comme voiture-salon-bureau.

Le 7 novembre 1918, la désormais célèbre voiture est acheminée en forêt de Compiègne, peu éloigné du front, pour les négociations de l’armistice. Le 11 novembre à 5h00 du matin, l’accord final y est signé.

Mais le 22 juin 1940, l’histoire bégaie: Adolf Hitler exige que la reddition française soit signée dans cette même voiture. Une revanche à ses yeux. Le wagon est même convoyé à Berlin pour y être exposé. Toujours sur décision d’Hitler, les SS le détruiront en avril 1945.

C’est donc un wagon-restaurant appartenant à la même série et aménagé à l’identique qui remplace la voiture d’origine dès 1950. Le wagon de Rethondes n’est pas une réplique et il abrite encore le livre d’or signé par le maréchal Foch, toujours utilisé par les autorités officielles lors des cérémonies.


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