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Brexit: les unionistes du DUP menacent de renverser Theresa May

Avec notre correspondant à DublinJulien Lagache

« Nous ne laisserons pas l’UE faire ce que l’IRA n’a pas réussi, à savoir séparer l’Irlande du Nord du Royaume-Uni ! » C’est avec des mots forts que Sammy Wilson, député du DUP à Westminster, compare l’accord de retrait signé dimanche à Bruxelles.

En ligne de mire, le « backstop ». Un dispositif que Christopher Stalford, autre élu du parti, appelle à vite effacer, sous peine d’un retour de bâton. « Au sein du parti conservateur et même de l’opposition travailliste, beaucoup d’élus partagent notre point de vue sur ce très mauvais accord de Brexit. Donc si la Première ministre persiste dans cette voie, elle sera battue et à mon avis, ce sera la fin pour elle à son poste ».

Cela entraînerait des conséquences à plus long terme pour le parti conservateur qui n’a pas de majorité sans le DUP à Westminster. Son soutien est dans la balance prévient sa cheffe Arlene Foster. « Il faut rappeler que notre entente avec le parti conservateur repose notamment sur une vision partagée concernant le Brexit, explique-t-elle. Donc si le Parlement venait quand même à ratifier le texte, alors nous nous verrons obligés de réviser ce pacte ».

Un pacte sans lequel le gouvernement britannique pourrait donc être renversé.


La ratification du traité est encore loin d’être acquise

Theresa May se dit optimiste mais elle a encore de sérieux obstacles à franchir avant la date fatidique du 29 mars à laquelle le Royaume-Uni quittera officiellement l’UE. Le traité doit être approuvé par le Parlement européen pour avoir une valeur juridique, la complexité de l’accord et les questions repoussées à 2020 comme la frontière avec l’Irlande ou la délimitation des zones de pêche risquent de donner lieu à d’âpres débats.

Mais ce n’est rien à côté de l’hostilité que Theresa May rencontre à la Chambre des communes, La Première ministre britannique doit reconnaître qu’elle n’a pas de majorité. Les « brexiters » crient à la trahison et les « anti-Brexit »  n’ont aucune intention de ratifier ce traité de retrait, sans parler des élus nord-irlandais du DUP qui ne la soutiennent plus.

Elle va se battre pour que l’accord soit adopté. Il devrait être soumis aux députés avant la fin de l’année. Un vote négatif pourrait entraîner un nouveau vote, des élections générales, ou encore un référendum, mais le temps court et le 29 mars approche. Aux « brexiters » Theresa May tiendra ce discours : « mieux vaut mon accord qu’un Brexit sans accord ou encore pas de Brexit du tout ».
RFI


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