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Chantage à la sextape à Saint-Etienne : la garde à vue du maire Gaël Perdriau a été levée

Les cinq gardes à vue, dont celle du maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau, ordonnées mardi 13 septembre au matin dans le cadre de l’information judiciaire sur un chantage à la sextape envers l’ancien premier adjoint Gilles Artigues, sont désormais levées, a appris franceinfo de source proche de l’enquête.

En plus du maire de Saint-Etienne, son directeur de cabinet, Pierre Gauttieri, sa directrice de cabinet adjointe Claire Vocanson, ainsi que les deux personnes soupçonnées d’avoir co-organisé le complot Gilles Rossary-Lenglet et Samy Kéfi-Jérôme avaient été placées en garde à vue ce mardi matin.

« Ces auditions avaient pour objet de recueillir les premières déclarations des principaux protagonistes de cette affaire et notamment celles de ceux qui s’étaient exprimés dans les médias au cours des dernières semaines et en particulier postérieurement aux perquisitions réalisées le 5 septembre 2022 », explique le parquet.

Ils sont soupçonnés d’être impliqués, à différents niveaux, dans un chantage à la sextape qui a duré des années à l’encontre de Gilles Artigues, l’ancien premier adjoint du maire de Saint-Etienne. L’affaire a été révélée par Mediapart le 26 août dernier.

Gilles Rossary-Lenglet a affirmé à Mediapart avoir organisé, avec son ex-compagnon Samy Kéfi-Jérôme, un rendez-vous à Gilles Artigues avec un escort boy pour le piéger. La scène a été filmée et, selon lui, la vidéo a permis à l’équipe municipale de Gaël Perdriau et à son directeur de cabinet de faire pression sur Gilles Artigues pour le dissuader d’une éventuelle dissidence. Gilles Rossary-Lenglet assure avoir touché 50 000 euros pour l’opération, par la mairie de Saint-Etienne.

Après ces révélations, le maire de Saint-Etienne a nié toute implication dans cette affaire mais, depuis, Mediapart a mis en ligne plusieurs enregistrements de conversations, dont certaines, selon le média, sont des échanges entre Gaël Perdriau et Gilles Artigues au sujet de ce chantage.

Une information judiciaire pour « atteinte à l’intimité de la vie privée, chantage aggravé, soustraction de bien public par une personne chargée d’une fonction publique, abus de confiance et recel de ces infractions ». Des perquisitions ont eu lieu à la mairie de Saint-Etienne le 5 septembre.

En raison de cette affaire, Gaël Perdriau va être exclu du parti Les Républicains, la procédure d’exclusion est en cours, a indiqué le secrétaire général LR Aurélien Pradié ce mardi à franceinfo. 

« S’il revient désormais à la justice, au vu des dernières révélations de ce lundi, de se prononcer sur la culpabilité et le degré d’implication de M. Perdriau, Les Républicains ne peuvent que condamner les méthodes ignobles utilisées par le maire de Saint-Etienne à l’encontre d’un rival politique. Ces méthodes sont indignes d’un élu de la République et de tels actes sont totalement contraires aux valeurs portées et défendues par Les Républicains au sein du débat public », explique le parti dans un communiqué ce mardi.


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