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Mort de Jean-Luc Godard : il a « vraiment révolutionné quelque chose dans le cinéma », raconte le réalisateur Romain Goupil

Jean-Luc Godard a « vraiment révolutionné quelque chose dans le cinéma », a estimé ce mardi sur franceinfo le réalisateur Romain Goupil, qui l’a assisté sur Sauve qui peut (la vie), sorti en 1980. Le cinéaste, héraut de la Nouvelle vague, est mort mardi 13 septembre à l’âge de 91 ans.

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« Il faut s’imaginer comment étaient les films » avant Jean-Luc Godard, a rappelé Romain Goupil. « C’était des films en décors, en costumes, ce qu’on appelait la ‘qualité française’, des films extrêmement installés. » « Tout d’un coup, poursuit Romain Goupil, lui, par la virulence, par ses fulgurances, par sa folie d’amour du cinéma, va proposer des choses qu’on n’avait jamais vues. Il va vraiment révolutionner quelque chose dans le cinéma. »

Pour lui, l’œuvre du réalisateur franco-suisse ne s’arrête pas à une poignée de longs-métrages comme À bout de souffle, Le Mépris ou encore Pierrot le fou.

« La façon dont il a travaillé sur ses films, dont il a remis en cause l’histoire du cinéma, et il s’en explique dans ses ‘Histoire(s) du cinéma’ [une série de films], est complètement unique, absolument unique. »

Romain Goupil

à franceinfo

Romain Goupil est resté marqué par le tournage de Sauve qui peut (la vie). « Assistant, en général, c’est mettre à disposition toute votre énergie pour que le metteur en scène fasse ce qu’il a envie de faire. Là, l’idée émergeait en même temps qu’on discutait, il fallait donc faire tout le contraire d’assistant. Surtout, ne pas planifier. Si vous le faisiez, vous étiez sûr que ça n’allait pas se faire », a-t-il raconté.

Ainsi, « il fallait rester d’une souplesse incroyable avec l’équipe, avec les gens qui bossaient avec lui, avec les gens qu’il connaissait, pour essayer de réaliser, quitte à se tromper ensemble. Je me rappelle tout à fait de projections sur ‘Sauve qui peut (la vie)’ où il regardait le plan qu’il avait fait et disait ‘C’est de la merde' ». On essayait d’analyser, et lui disait : ‘Vous êtes malins, essayez de faire mieux’. » « Du coup, on pouvait reproposer un plan qu’il critiquait encore, et ainsi de suite. On avançait ensemble sur quelque chose de complètement différent de tout ce qu’on peut connaître des habitudes de travail des cinéastes », a-t-il insisté.


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