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Grève des aiguilleurs du ciel : « C’est regrettable », juge le président de l’Union des aéroports français

« Ça tombe toujours mal, c’est regrettable puisque l’on est en période de reconstruction de trafic », déplore vendredi 16 septembre sur franceinfo Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français et directeur de l’aéroport de La Rochelle, alors qu’au moins un millier de vols sont annulés ce vendredi en France. À l’appel du Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA), organisation syndicale majoritaire, les aiguilleurs du ciel réclament des augmentations de salaires face à l’inflation et une accélération des recrutements. En conséquence, la Direction générale de l’aviation civile a demandé aux compagnies aériennes d’annuler la moitié de leurs vols au départ ou à l’arrivée du territoire français. « Ce n’est pas au meilleur moment que cette grève intervient, nous le regrettons », déplore Thomas Juin.

franceinfo : Est-ce que vous avez une idée ce vendredi matin de l’ampleur de la grève dans les gros aéroports français, dans les plus petits ? A quoi faut-il s’attendre ?

Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français : Les compagnies ont respecté les consignes des pouvoirs publics de supprimer un vol sur deux. Je ne peux pas me prononcer sur la grève elle-même. Ce que je peux vous dire, c’est que les compagnies ont, à titre préventif, respecté les consignes des pouvoirs publics de supprimer un vol sur deux. En effet, c’est important, donc ça crée bien sûr une situation plutôt difficile ce matin.

Est-ce une grève qui tombe mal après deux ans de pandémie et de difficultés pour le secteur aérien ?

Ça tombe toujours mal, c’est regrettable puisque l’on est en période de reconstruction de trafic après deux années de situation sans précédent. Donc ce n’est pas au meilleur moment, dirons-nous, que cette grève intervient et donc nous le regrettons.

Les revendications des contrôleurs aériens qui demandent plus de recrutement et des hausses de salaires sont-elles légitimes ?

C’est tout à fait compréhensible face aux évolutions du pouvoir d’achat et de l’inflation d’avoir des revendications mais ce n’est jamais une solution d’interrompre le trafic puisque c’est l’activité elle-même qui fait vivre tous les acteurs du transport aérien. Il est important en effet que cette activité puisse reprendre au mieux. Les compagnies aériennes ont annulé d’ores et déjà les vols. Les passagers ont été informés. C’est à eux de se retourner vers chaque compagnie pour pouvoir obtenir les meilleures informations et surtout, en cas de déplacement, une nécessité de pouvoir atteindre sa destination au mieux.

Le prix du billet d’avion a augmenté de presque 44% en moyenne sur un an. Est-ce que cela peut être un frein au redémarrage, à la reconstruction du secteur aérien alors que les touristes étrangers sont de retour depuis cet été ?

Les voyageurs sont de retour en force avec un été extrêmement intense. L’évolution des prix s’explique par le fait que tous les acteurs du transport aérien ont subis une crise sans précédente et doivent assumer aujourd’hui un certain nombre de financements. Ce qui est important c’est que les prix restent accessibles et compétitifs. Il est important que la démocratisation du secteur perdure. La bonne nouvelle, c’est que les voyageurs sont présents mais nous sommes prudents puisque l’automne restera encore une période un peu compliquée compte tenu du contexte international. Nous faisons une projection cette année d’une perte de trafic par rapport à 2019 d’environ 20%. Mais déjà sur l’été, on a pratiquement retrouvé un trafic similaire à celui de l’été 2019, ce qui est quand même très encourageant.


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