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Marche blanche pour Zied : famille, amis et associations réunis pour « demander justice »

La marche blanche pour Zied, tué suite à un refus d’obtempérer le 7 septembre, a démarré du boulevard de la Madeleine. Famille, amis, associations ou encore habitants se sont réunis pour réclamer justice.

Une manifestation très attendue pour certains, redoutée par d’autres. « Pas de débordement, on vous fait confiance ! », avertit une jeune femme avant le départ. En fin de matinée à Nice, le cortège de la marche blanche pour Zied a décollé du 93 boulevard de la Madeleine en direction du palais de justice, à l’autre bout de la ville.

Aujourd’hui, famille, amis et associations ne sont pas réunis pour rendre hommage mais pour « demander justice ». Dans le silence, la mère de Zied, vêtue de noire, ouvre le pas à la centaine de marcheurs par-dessus lesquels flottent des ballons blancs et des pancartes. « La France n’est pas les Etats-Unis », peut-on lire sur l’une d’entre elles. Sur les tee-shirts blancs portés par certains d’entre eux, une inscription : « Justice pour Zied, un ange parti trop tôt »

Pour l’une des manifestantes, cette marche est l’occasion de dénoncer plus largement les affaires de violences policières, qui font de plus en plus l’actualité ces dernières années. « Il faut absolument qu’elles cessent. Il faut peut-être une meilleure formation pour l’ensemble des policiers municipaux, pour que ça s’arrête quoi. Il y en a trop ! »

Il est 13 heures quand le cortège arrive sur place du Palais de Justice. 

Le silence est rompu par la foule qui, de nouveau, se met à scander : « Justice pour Zied !« . La mère, en larmes, se tient au bras de deux autres femmes. S’enchaînent une minute de silence puis un lâcher de ballons blancs avant que la foule ne se disperse entre les rues du vieux Nice.

L’homme, âgé de 24 ans, a été tué le 7 septembre dernier par un tir de policier suite à un refus d’obtempérer. Au volant d’une voiture déclarée volée, Zied aurait tenté de se soustraire à un contrôle de police qui avait repéré le véhicule sur la voie Mathis, avant de prendre la fuite vers l’avenue Matisse. Pris en chasse par la brigade de sécurité routière, il aurait par la suite fait demi-tour avant de percuter frontalement le véhicule de la brigade policière. C’est à ce moment que le policier adjoint de 23 ans aurait ouvert le feu.

« En France, la peine de mort a été abolie en 1981 donc qu’une personne soit exécutée par des employés de l’Etat c’est aberrant. On fait passer la mort de ce jeune homme pour quelque chose de justifié, ce qui n’est pas valable ! », s’émeut Macha-alla Chihi, un voisin proche de Zied présent ce jour qui dénonce l’opération de « déshumanisation«  mise en place autour de l’homme décédé pour « faire accepter aux français que cela est normal ».

Après une garde à vue entre les murs de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), l’auteur du tir a été mis en examen pour « violences volontaires ayant causé la mort sans intention de la donner » et a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de port d’arme.

Samedi, la députée LR des Alpes-Maritimes Christelle D’Intorni, dénonçait sur son compte Twitter avoir été victime de « messages haineux et menaces de mort » après avoir demandé l’annulation de cette manifestation sur BFM Nice Côte d’Azur. Des captures d’écrans des messages reçus sur Instagram accompagnaient le tweet de l’élue. 

Contacté par notre rédaction, Benoît Huber, directeur de cabinet du préfet, avait apporté son soutien à la députée. Interrogé sur une possible annulation de l’événement, le directeur de cabinet du préfet avait confirmé son maintien.


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