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Chine: un autre ex-ministre emprisonné à vie pour corruption et déloyauté vis-à-vis du président

Publié le : 23/09/2022 – 17:25

En Chine, les têtes tombent au sein de l’appareil de sécurité. Après un ancien ministre de la Justice jeudi, c’est au tour d’un ancien chef de la police, Sun Lijun, d’être condamné à la prison à vie pour corruption et pour déloyauté vis-à-vis du chef de l’État.

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De notre correspondant à Pékin,

C’est un signal on ne peut plus clair envoyé à l’appareil de sécurité en Chine. À trois semaines du XXème Congrès du PCC, ordre est donné de serrer les rangs autour du président chinois qui vise un troisième mandat.

Comme à chaque fois, en pareil cas, la charge est très lourde. Sun Lijun, 53 ans, est accusé d’avoir reçu pas moins de 93 millions d’euros de pot-de-vin. L’ancien vice-ministre de la Sécurité publique aurait aussi abusé de ses fonctions pour obtenir des faveurs, faire avancer des carrières et éviter la justice à des criminels. Il a en plus été reconnu coupable de possession illégale de deux armes à feu, relève le South China Morning Post.

« Clique » et corruption 

Mais la charge la plus grave est politique : Sun Lijun est accusé d’avoir monté une « clique » contre Xi Jinping. Les médias d’État rappellent que lorsqu’il a été expulsé du parti en septembre dernier, il s’était vu reprocher d’avoir manqué « de véritable foi ou d’idéaux », « d’entretenir des ambitions politiques extrêmement exagérées » et de « causer un danger extrême au parti ».

Ce manque de loyauté au numéro un chinois est également reproché à l’ancien ministre de la Justice Fu Zhenhua, 67 ans, à Wang Like, 57 ans, en charge des affaires juridiques de la province orientale du Jiangsu, mais aussi à trois anciens chefs de la police dont les têtes ont également roulé cette semaine : Gong Daoan à Shanghai, Deng Huilin dans la mégalopole de Chongqing au sud-ouest du pays et Liu Xinyun de la province septentrionale du Shanxi.

Tous ont été condamnés à de longues peines de prison pour des crimes remontant à la fin des années 90, par un tribunal de la province du Hebei à côté de Pékin, donc loin de leur réseau, mais près du pouvoir central.  

La purge continue

Ces cas figureront probablement en bonne place dans les rapports disciplinaires du prochain Congrès. Xi Jinping avait commencé son premier mandat en se débarrassant de ce que les médias chinois ont appelé le « clan du pétrole », en l’occurrence celui de l’ancien Tsar de la sécurité publique, Zhou Yongkang.

Ces dernières condamnations semblent indiquer que la grande purge du dernier quinquennat touche à sa fin, avant le démarrage de la prochaine. « La corruption fait partie du système, disait l’écrivain Murong Xuecun. Le régime en a besoin pour se maintenir. » Résultat : plus de 1,5 million de « Tigres et de Mouches », mais aussi des « Renards » sont tombés dans le cadre de la campagne anti-corruption lancée par le chef d’État à son arrivée au pouvoir en 2013.

Sun Lijun était également l’homme envoyé par le pouvoir central à Wuhan au début de l’épidémie de Covid-19 en février 2020. Il avait par ailleurs supervisé les questions de sécurité à Hong Kong lors des manifestations pro-démocratie de 2019. Deux évènements qui ont dû contribuer à alourdir son dossier.


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