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Guerre en Ukraine : des « crimes de guerre ont été commis » dans le pays, affirment les enquêteurs de l’ONU

« Sur la base des preuves recueillies par la Commission, celle-ci a conclu que des crimes de guerre ont été commis en Ukraine », a affirmé le président de la commission d’enquête de l’ONU, Erik Mose, lors d’un premier compte rendu oral (lien en anglais) vendredi 23 septembre. L’immense majorité des exactions listées (des bombardements sur des zones civiles, de nombreuses exécutions, la torture et les mauvais traitements de prisonniers, des violences sexuelles…) sont imputées aux forces russes.

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Cette commission d’enquête de l’ONU a présenté au Conseil des droits de l’homme (CDH) les premières conclusions de son investigation sur les graves violations des droits humains commises par les forces russes dans les régions de Kiev, Tcherniguiv, Kharkiv et Soumy.

Lors d’une intervention en ligne, le représentant de l’Ukraine, Anton Korynevych, a qualifié la présentation des enquêteurs de « jalon important » vers l’établissement des responsabilités devant la justice et a rappelé que son pays réclame la création d’un tribunal spécial pour juger les crimes russes en Ukraine.

La commission a été lancée en mars par le Conseil des droits de l’homme, à la demande de Kiev. Le Conseil a par la suite approuvé en mai une nouvelle résolution demandant à la commission d’enquêter spécifiquement sur les violations commises par les troupes russes dans les régions de Kiev, Tcherniguiv, Kharkiv et Soumy. Au cours des enquêtes dans ces quatre régions, la commission a visité 27 villes et localités et a interrogé plus de 150 victimes et témoins, a expliqué Erik Mose.

Nous avons été frappés par le grand nombre d’exécutions dans les régions que nous avons visitées.

Erik Mose, président de la commission d’enquête de l’ONU

à l’ONU

« La Commission enquête actuellement sur ces décès dans 16 villes et lieux. Nous avons reçu des allégations crédibles concernant de nombreux autres cas d’exécutions, que nous sommes en train de documenter », a-t-il déclaré. Les corps retrouvés ont pour caractéristiques communes d’avoir des signes visibles d’exécutions, tels que des mains attachées derrière le dos, des blessures par balle à la tête ou des gorges tranchées.

Le président de la commission d’enquête a également dénoncé l’utilisation par la Russie d’« armes explosives à large rayon d’impact » sur des zones civiles. En outre, les témoins, a-t-il précisé, ont fourni des récits concordants de mauvais traitements et de torture, qui ont été perpétrés pendant leur détention illégale. Certaines des victimes ont rapporté qu’après une première détention par les forces russes en Ukraine, elles ont été transférées en Russie et détenues pendant des semaines dans des prisons.

« Les interlocuteurs ont décrit des passages à tabac, des chocs électriques et une nudité forcée, ainsi que d’autres types de violations dans ces lieux de détention », a souligné Erik Mose, qui note également qu’après avoir été transférées en détention en Russie, certaines victimes auraient disparu.


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