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Iran : « Il faut envoyer un signal fort » aux Iraniennes, lance l’artiste Marjane Satrapi avant une manifestation à Paris

« Quand vous parlez aux gens, ils disent que quand ils sont en danger et qu’ils voient la communauté internationale les soutenir, ils se sentent enveloppés et ça leur donne du courage », témoigne dimanche 1er octobre sur franceinfo, Marjane Satrapi, auteure franco-iranienne de bandes dessinées. Elle appelle, avec d’autres artistes, à une grande marche ce dimanche à Paris pour soutenir les femmes iraniennes. La contestation ne faiblit pas en Iran, après la mort de Mahsa Amini, tuée après avoir été arrêtée pour des mèches de cheveux qui dépassaient de son voile. Samedi, des rassemblements solidaires ont eu lieu dans plusieurs villes du monde.

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Pour l’artiste, « il faut donc envoyer un signal fort ». C’est pour cela qu’elle demande « de venir nombreux même s’il pleut et qu’il fait froid, il faut le faire. » Elle rappelle que les « Français ont toujours été défenseurs des droits de l’Homme et de la liberté », elle demande donc « aux Parisiens épris de liberté de [les] rejoindre à 15h place de la République à Paris. C’est très important. »

« Les révolutions doivent venir de l’intérieur du pays »; ajoute Marjane Satrapi et « la démocratie vient d’une culture démocratique. La nouvelle génération [iranienne], a cette culture. » La dessinatrice est convaincue que « ce mouvement est différent des autres mouvements » qu’elle a connus en Iran.

« J’ai été témoin du premier soulèvement des femmes contre le voile, en 1980, j’étais petite. A l’époque, ces femmes n’étaient pas accompagnées par les hommes et n’étaient pas soutenues par l’opposition de gauche iranienne qui estimait que le voile était une affaire de lutte de classe sociale et que ça ne les intéressait pas ».

Marjane Satrapi, artiste franco-iranienne

à franceinfo

Elle constate que la situation a changé : « Là, on se trouve avec une nouvelle génération de gens qui ont grandi avec internet. L’Iran de 1979 avait 60% d’illettrés, maintenant ils sont moins de 20%. La société a changé. » Elle affirme que la nouvelle génération a soif de démocratie : « Ils ne sont absolument pas sexistes, ni machistes et ils veulent vraiment l’égalité entre les hommes et les femmes. »

Malgré tout, Marjane Satrapi est inquiète : « Si ce mouvement n’aboutit pas à quelque chose, tous ces gens-là qui ont manifesté à visages découverts ou qui se sont exprimés sur les réseaux sociaux vont se faire arrêter. » Elle craint que tout ceci ne finisse « dans un bain de sang » car selon elle, « il n’y a pas de retour en arrière possible. »


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