A la Une

Iran : scènes de panique d’étudiants qui fuient des policiers dans les souterrains de la prestigieuse université Sharif

On peut entendre des tirs, des gaz lacrymogène et voir des étudiants qui courent dans le parking souterrain de l’université Sharif pour échapper aux forces anti-émeutes… Une scène de panique a été relayée sur les réseaux sociaux au terme d’une journée de manifestations, dimanche 2 octobre 2022, à Téhéran.

>> Iran : cinq questions sur la mort suspecte de Mahsa Amini, qui embrase le pays

Plusieurs centaines d’étudiants protestaient contre le meurtre de Mahsa Amini et l’arrestation d’étudiants interpellés lors des récentes manifestations, déclenchées le 16 septembre par la mort de la jeune femme de 22 ans, arrêtée trois jours auparavant par la police des moeurs à Téhéran pour infraction au code vestimentaire strict qui oblige notamment les femmes à porter le voile. 

La scène s’est déroulée au coeur de l’université scientifique la plus prestigieuse d’Iran, connue aussi pour son esprit de résistance. Les cours en présentiel ont ainsi été suspendus à partir de lundi. « L’Université de technologie Sharif a annoncé qu’en raison des événements récents et de la nécessité de protéger les étudiants (…), tous les cours se dérouleront virtuellement à partir du lundi« , selon l’agence de presse Mehr.

Selon un témoin, cité par le site d’informations indépendant Iran Wire, des étudiants ont été battus, d’autres ont essuyé des tirs lors de l’intrusion des forces de police, qui ont bouclé le bâtiment, armés de paintball, de gaz lacrymogène et de fusils à pompe. Plusieurs jeunes seraient blessés. Pour calmer la situation, le ministre des Sciences s’est présenté à l’université et a entamé un dialogue avec les étudiants et les forces stationnées autour de l’établissement. Si une partie des étudiants a alors pu quitter l’université, d’autres sont restés bloqués à l’intérieur. Des témoins attestent avoir vu des arrestations de plusieurs dizaines d’étudiants, ainsi que des professeurs : des vidéos circulent montrant des jeunes, cagoule noire sur la tête embarqués dans des fourgons de police.

Ce sont quelques instantanés venus d’Iran, malgré la chape de plomb qu’impose le régime sur toutes les nouvelles venues du mouvement de protestation. Et de plus en plus de voix se font entendre : « Vous vous attaquez à l’élite de ce pays », dénonce ainsi l’ancienne gloire du football iranien Mehdi Mahdavikia.


Continuer à lire sur le site France Info