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Le Royaume-Uni renonce à sa baisse d’impôts pour les plus riches après une semaine de polémiques

Publié le : 03/10/2022 – 11:28

Après plus d’une semaine de polémiques et plusieurs messages d’excuses, le gouvernement britannique a annoncé lundi 3 octobre faire marche arrière sur la baisse d’impôts sur le revenu pour les plus riches. La mesure avait plongé les marchés financiers dans la tourmente, et la Première ministre Liz Truss a dû reconnaître d’abord des erreurs de communication.

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« Il est clair que la suppression du taux d’imposition à 45% a éclipsé notre mission de nous attaquer aux difficultés dans notre pays. Par conséquent, j’annonce que nous n’allons pas la poursuivre », a tweeté le ministre des Finances Kwasi Kwarteng, ajoutant : « nous comprenons, nous avons écouté ».

« Cela va nous permettre de nous focaliser sur la mise en place des principaux éléments de notre plan de croissance. D’abord, le plafond sur les prix de l’énergie », a détaillé le ministre. Cette mesure est évaluée à 60  milliards de livres pour six mois seulement, alors qu’elle doit durer pendant deux ans pour les ménages.

La suppression de cette tranche « était devenue une distraction », a écrit Liz Truss sur Twitter, rappelant sa priorité de « construire une économie à croissance élevée, qui finance des services publics de premier plan, augmente les salaires et crée des opportunités dans tout le pays ».

La veille, elle avait déjà reconnu avoir « dû mieux préparer le terrain » avant d’annoncer la mesure. Arrivée à Downing Street début septembre, la Première ministre et son chancelier de l’Echiquier Kwasi Kwarteng avaient annoncé le 23 septembre un plan de soutien massif à l’énergie pour les ménages, accompagné de vastes baisses d’impôts.

La baisse d’impôt sur le revenu pour la tranche supérieure, qui serait passée de 45% à 40%, a particulièrement fait polémique : le gouvernement s’est vu accusé de favoriser les plus aisés en pleine crise du coût de la vie au Royaume-Uni.

Après l’annonce de la mesure, la Banque d’Angleterre obligée d’intervenir pour stabiliser les marchés

D’autres baisses de taxes ont également été annoncées, dont une suppression de la hausse d’impôt sur les sociétés ou de cotisations sociales, une suspension de prélèvements environnementaux. Le plan total a été estimé à entre 100 et 200 milliards de livres par les économistes, mais le financement et l’impact économique n’ont pas été pleinement chiffrés.

La mesure avait jeté le trouble sur les marchés financiers. La livre a plongé à son plus bas historique, et les taux d’emprunt de l’État britannique ont bondi à leur plus haut depuis la crise de 2009, menaçant la stabilité financière du pays. La Banque d’Angleterre a été forcée d’intervenir en urgence pour stabiliser les taux, qui menaçaient de faire tomber en faillite des fonds de pension.

Interrogé sur la BBC sur son éventuelle démission, le chancelier de l’Echiquier a fermement écarté cette possibilité. Sur la BBC dimanche, Liz Truss avait attribué à son seul ministre des Finances la paternité de cette mesure, suscitant des réactions étonnées.

(Avec AFP)

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