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Guerre en Ukraine : la journaliste et dissidente russe Marina Ovsiannikova, recherchée par le Kremlin, donne de ses nouvelles et se dit « innocente »

La journaliste Marina Ovsiannikova, actuellement en fuite, donne enfin de ses nouvelles, mercredi 5 octobre. Inculpée en août pour « diffusion de fausses informations » sur l’armée russe – un crime passible de 10 ans de prison – elle avait été assignée à résidence par un tribunal de Moscou, dans l’attente de son procès, et avait l’interdiction d’utiliser tout moyen de communication. Cette mesure courait jusqu’au 9 octobre, avant une probable prolongation.

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Marina Ovsiannikova a posté un long message sur son compte Telegram, mercredi, dans lequel elle explique être « totalement innocente » des accusations qui pèsent sur elle. Et « puisque notre Etat refuse de respecter ses propres lois, je refuse de me conformer à la mesure de contrainte qui m’a été imposée à partir du 30 septembre 2022 [vendredi] et je m’en libère », ajoute-t-elle encore.

En complément de son message, la journaliste a également posté une vidéo, dans laquelle elle apparaît avec un bracelet électronique à la cheville. Il n’est pas précisé si ces images ont été tournées avant ou après le début de sa fuite. Contacté par franceinfo, son avocat n’a pas livré d’informations supplémentaires. Il n’a pas non plus précisé si sa cliente se trouvait en Russie ou à l’étranger.

La journaliste russe Marina Ovsiannikova s'est soustraite à la mesure d'assignation à résidence prononcée à son encontre. (MARINA OVSYANNIKOVA / TELEGRAM)

La journaliste russe Marina Ovsiannikova s'est soustraite à la mesure d'assignation à résidence prononcée à son encontre. (MARINA OVSYANNIKOVA / TELEGRAM)

Samedi, son ex-mari avait déjà annoncé à RT que Marina Ovsiannikova avait disparu de son domicile, avec leur fille de 11 ans. Et lundi, le ministère de l’Intérieur russe l’avait placée sur la liste des personnes recherchées.

Marina Ovsiannikova avait été arrêtée à Moscou au mois d’août, pour avoir manifesté devant le Kremlin, le 15 juillet. Elle avait notamment accusé Vladimir Poutine d’être un « assassin », dénonçant la mort « de plus de 350 enfants en Ukraine »

Mi-mars, quelques jours après le déclenchement de l’offensive en Ukraine, Marina Ovsiannikova avait interrompu le journal télévisé du soir de la grande chaîne russe Pervy Kanal, où elle travaillait comme journaliste depuis près de vingt ans. Elle avait agité en plein direct une pancarte appelant à la fin des combats et exhortant les Russes à « ne pas croire la propagande ». Elle avait ensuite écopé d’une amende, puis avait quitté le pays, pour travailler pour le média allemand Die Welt.

En juillet, elle était rentrée en Russie pour essayer de conserver la garde de ses deux enfants mineurs, que son ex-mari, vivant toujours en Russie, essayait de lui prendre. Malgré les risques, elle avait continué à critiquer depuis Moscou le pouvoir et l’offensive, avant d’être à nouveau arrêtée, donc, et inculpée pour « diffusion de fausses informations » sur l’armée.


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