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Le réchauffement climatique a rendu la sécheresse de cet été beaucoup plus probable

La sécheresse qui a frappé l’Europe cet été – et plus généralement tout l’hémisphère nord – ne doit pas grand chose au hasard. Selon une nouvelle étude publiée mercredi 5 octobre par un groupe de scientifiques spécialisés, le World Weather Attribution (en anglais), le réchauffement climatique l’a rendue 3 à 20 fois plus probable en fonction des régions. Car en consommant des énergies fossiles comme le pétrole, le charbon et le gaz pour se déplacer, se loger ou se nourrir, l’homme réchauffe l’atmosphère de notre planète et modifie les caractéristiques de notre climat.

Pour mesurer ce lien, les scientifiques ont utilisé des données d’observation et des modèles climatiques. Ils ont également distingué la sécheresse à la surface du sol (de 0 à 7 cm) et des racines (0 à 100 cm). « C’est la première étude d’attribution qui porte sur l’humidité des sols, c’est innovant », explique le climatologue Robert Vautard, l’un des auteurs de l’étude. En Europe, la sécheresse a été rendue 3 à 4 fois plus probable pour la surface du sol et 5 à 6 fois pour les racines.

Dans l’ensemble de l’hémisphère nord, les chiffres passent à 20 fois plus probable pour les racines et 5 fois pour la surface. « Ce qui est important, c’est que l’on trouve dans tous les cas une différence très significative de changement de probabilité », poursuit celui qui dirige l’Institut Pierre-Simon Laplace.

« On peut vraiment conclure avec confiance que le changement climatique a rendu cet événement beaucoup plus probable. »

Robert Vautard, climatologue, auteur de l’étude

à franceinfo

Ces résultats ne sont pas une surprise. La sécheresse fait partie des risques identifiés pour l’Europe par le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) dans son dernier rapport (en anglais). Comme la France l’expérimente en ce moment, elle provoque des pertes de rendement agricole, des difficultés d’approvisionnement en eau potable et favorise les feux de forêt.

Et ce n’est que le début. « Nous devons nous débarrasser des énergies fossiles si nous voulons stabiliser le climat et éviter une aggravation de ces épisodes de sécheresse, qui deviendront plus fréquents et plus intenses avec chaque degré de réchauffement supplémentaire », rappelle la climatologue suisse Sonia Seneviratne, une des auteurs de l’étude, dans un communiqué de presse.

Le climat s’est réchauffé de 1,1°C depuis le début de l’ère industrielle. Pour le moment, les engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris nous conduisent, s’ils sont respectés, vers une hausse globale de 2,7°C, bien au-delà des objectifs fixés par les signataires.


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