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Guerre en Ukraine : que fait le Centre ukrainien pour les libertés civiles qui lui vaut un prix Nobel de la paix ?

Le comité Nobel a distingué trois représentants civils pour son prix de la paix, le militant bélarusse Ales Beliatski, l’ONG russe Memorial et le Centre ukrainien pour les libertés civiles. Focus sur ce dernier, en pleine guerre en Ukraine.

Article rédigé par

Radio France

Publié le 07/10/2022 15:49

Temps de lecture : 2 min.

Le Centre ukrainien pour les libertés civiles a été récompensé vendredi 7 octobre par le très prestigieux prix Nobel de la paix. Mais que fait-il ? Franceinfo vous propose un éclairage sur sa mission.  

L’association a vu le jour en 2007 mais c’est vraiment pendant ces années 2013-2014 qu’elle a pris de l’ampleur, avec le conflit dans le Donbass, mais aussi lors de la révolution de la Dignité de Maïdan qui a conduit à la destitution de Viktor Ianoukovytch, président de l’Ukraine en exercice. Le centre pour les libertés civiles menait alors un combat politique, celui de la lutte contre la corruption du gouvernement pro-russe de l’époque. Aujourd’hui, ce combat contre la corruption est mis de côté. La priorité ce sont ces crimes de guerre commis par la Russie en Ukraine qu’il faut dénoncer et punir.    

Le Centre ukrainien pour les libertés civiles s’est donc fixé pour but de les documenter, des viols, des meurtres de civils mais aussi démontrer que certaines frappes russes visent délibérément des civils, comme ce fut le cas à Marioupol par exemple. Pour cela l’association enquête, fait du porte à porte dans les villages, réalise des interviews avec des victimes, avec des prisonniers torturés par les Russes. L’association constitue ensuite des dossiers. 19 000 ont été réalisés par l’association depuis 2014, depuis le conflit dans le Donbass et la prise de contrôle d’une partie de l’Est du pays par les séparatistes pro-russes.    

Sur place, en Ukraine en ce moment, des crimes de guerre, il y en a énormément. Notre reporter a pu le constater sur place pour franceinfo, il y a deux semaines encore, du côté de Kharkiv. Dans les villages qui venaient d’être libérés par l’armée ukrainienne, les habitants qui ont passé des mois sous occupation russe n’hésitent pas à raconter les exactions dont ils ont été témoins ou victimes. Tortures, viols… Les récits sont multiples et se répètent malgré tout.

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La tâche est donc immense pour la justice ukrainienne. Et c’est là que des associations comme le Centre pour les libertés civiles trouvent tout leur sens : pour épauler cette justice actuellement débordée avec l’espoir de pourvoir porter un jour ces dossier devant la justice internationale. 


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