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Mort de Mahsa Amini : les autorités iraniennes publient un rapport médical dédouanant la police des mœurs

La police n’aurait rien à voir dans la mort de Mahsa Amini. C’est en tout cas la version du pouvoir iranien. Les autorités ont déclaré, vendredi 7 octobre, que la mort de la jeune femme n’avait pas été causée par des « coups » mais par les séquelles d’une maladie. Arrêtée le 13 septembre par la police des mœurs à Téhéran pour non-respect du code vestimentaire strict pour les femmes en Iran, cette Kurde iranienne de 22 ans est décédée trois jours plus tard à l’hôpital. Des militants ont mis en cause une blessure à la tête subie durant sa détention. Les autorités iraniennes ont quant à elles démenti tout contact physique entre la police et la jeune femme.

« La mort de Mahsa Amini n’a pas été causée par des coups portés à la tête et aux organes vitaux » mais est liée à « une intervention chirurgicale pour une tumeur cérébrale à l’âge de 8 ans », affirme un rapport de l’Organisation médico-légale iranienne. « Malgré son transfert à l’hôpital et les efforts du personnel médical, elle est décédée le 16 septembre des suites d’une défaillance d’organes multiples causée par une hypoxie cérébrale », ajoute le rapport, relayé par la télévision d’Etat. De son côté, le père de la jeune femme, Amjad Amini, avait assuré que sa fille était « en parfaite santé »

Jeudi 6 octobre, la justice iranienne a également démenti le meurtre d’une adolescente de 16 ans, Sarina Ismaïlzadeh, par les forces de sécurité dans la province d’Alborz (nord-ouest du pays), relatant qu’elle s’était « suicidée en sautant d’un bâtiment »Le 30 septembre, Amnesty International avait de son côté affirmé qu’elle était « morte après avoir reçu de sévères coups de matraque à la tête » une semaine auparavant.

Le décès de Mahsa Amini a déclenché un mouvement de contestation dans le pays, avec en première ligne les femmes iraniennes, ainsi que des rassemblements de solidarité à travers le monde. Ces manifestations, les plus importantes depuis celles de 2019 contre la hausse du prix de l’essence, ont été vivement réprimées.

Au moins 92 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre, d’après l’ONG Iran Human Rights basée à Oslo. Un bilan officiel fait, lui, état d’environ 60 morts, parmi lesquels 12 membres des forces de sécurité. Des milliers de personnes, dont des journalistes, des militants et des artistes, ont été arrêtées depuis le début du mouvement, selon des ONG pour la plupart iraniennes.


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