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REPORTAGE. Menus végétariens à la cantine : « C’est très bon », « je ne vois pas à quoi ça sert »… Qu’en pensent les enfants des écoles parisiennes ?

Depuis plusieurs mois, les élèves de l’école Diderot, dans le 12e arrondissement de Paris, ont deux menus végétariens par semaine à la cantine. Ce jour-là, des lasagnes végétariennes leur sont servies. « C’est très bon », selon Gabrielle. L’élève âgée de 10 ans est pour cette mesure : « Ça peut plaire aux végétariens et ils vont être plus entendus ». Mais son camarade Hector n’est pas de cet avis. Pour le garçon de 9 ans, un repas végétarien c’est bien assez. Deux, c’est trop. « Ce serait meilleur s’il y avait de la viande. En plus, il paraît que la viande ça fait grandir ». L’enfant regarde son plat : « Ca, ça ne fait pas grandir. À notre âge, je ne vois pas à quoi ça sert d’être végétarien ». 

Christine, la responsable éducative de l’école, sait qu’il faut convaincre les parents et les enfants réticents. « Nous avons un rôle pédagogique. Ces opinions un peu différentes nous permettent d’ouvrir le débat et de leur expliquer qu’il va falloir aller vers plus de sobriété dans la consommation de la viande, d’expliquer que les menus végétariens proposés sont étudiés et les besoins nutritionnels sont satisfaits. » 

>> Menu végétarien dans les cantines : il faut un « accompagnement éducatif » pour sensibiliser les enfants aux légumes

Le 31 mai 2022, le Conseil de Paris a adopté à l’unanimité ce plan. Ainsi, tous les maires d’arrondissements s’engagent entre autres à proposer deux repas végétariens par semaine, d’ici septembre 2023. La moitié respectent déjà cet engagement. Ces écoles vont donc plus loin que la loi Climat et résilience. Votée en août 2021, elle impose un menu végétarien hebdomadaire dans les cantines scolaires. 

L’objectif pour les élus de la capitale, est de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à la production de viande mais aussi de permettre aux élèves de bénéficier d’une alimentation plus équilibrée. Ces repas végétariens permettent par ailleurs à la ville de Paris de faire des économies. « Non seulement les repas végétariens sont meilleurs pour l’environnement. Mais en plus, ils sont moins chers que les menus carnés », souligne Audrey Pulvar, adjointe en charge de l’alimentation durable. Avant d’ajouter : « Avec la marge de manœuvre financière dégagée, notre objectif poursuivre l’achat de protéines carnées – viande ou poisson – de meilleure qualité ».

L’élue précise que les restaurants collectifs municipaux « servent déjà de la viande label rouge ou du poisson issu de la pêche durable. Mais, même au sein du label rouge, vous avez des viandes plus ou moins chères en fonction des pratiques d’élevage ou de la qualité de la viande, etc. » Les économies réalisées grâce aux menus végétariens doivent également permettre à la mairie de Paris d’atteindre un objectif ambitieux : 100% d’aliments biologiques ou durables d’ici 2027.


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