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Grève à TotalEnergies en France: les syndicats en désaccord, les automobilistes en attente

Publié le : 09/10/2022 – 07:15

En France, les files d’attente s’allongent devant les stations services, et les automobilistes font la chasse à la station ouverte. Depuis une dizaine de jours, les salariés du géant pétrolier Total sont en grève, ils réclament des augmentations de salaires pour faire face à l’inflation. La CGT, à la tête du mouvement de grève à TotalEnergies, se dit prête à limiter ses revendications aux augmentations de salaires et à négocier dès lundi 10 octobre. Une annonce qui intervient quelques heures après les critiques de Laurent Berger, le patron de la CFDT, qui accuse la CGT de mener une grève préventive alors que les négociations n’ont pas encore commencé.

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La CGT demande l’ouverture de négociations dès lundi pour « sortir de la situation de blocage ». Après dix jours de grève qui ont conduit à l’arrêt de plusieurs raffineries du groupe français et de deux autres du groupe Esso-Exxon Mobil, la CGT propose que les négociations concernent uniquement les augmentations de salaires et met de côté les revendications concernant les investissements et les embauches.

Problème de calendrier dans la négociation

Les grévistes réclament des hausses de salaires de 10%, dont 7% au titre de l’inflation et 3% au titre du partage des richesses. Si la revendication est partagée par l’ensemble des syndicats du groupe, le mode opératoire est en revanche contesté, notamment par la CFDT. Son secrétaire général, Laurent Berger, a déclaré samedi que la grève préventive menée par la CGT bloque les approvisionnements dans les stations services.

Depuis plusieurs mois, on réclame cette négociation sur les salaires

Eric Sellini, coordinateur CGT du groupe TotalEnergies

Quant à la direction de TotalEnergies, elle rappelle que des augmentations de salaires de 3,5% ont déjà été accordées cette année, elle a fixé les prochaines négociations au 15 novembre. Trop tard pour la CGT qui veut accélérer le calendrier, contrairement à la CFDT qui veut passer d’abord par la négociation.

Accès prioritaire à certains professionnels

En attendant, TotalEnergies, qui gère près d’une station service sur trois en France, a la plupart de ses 3 500 points de vente qui manquent d’un ou plusieurs carburants. Certaines stations, à sec, sont même obligées de fermer. Cette pénurie de carburant met en difficulté les professionnels de santé, les ambulanciers, les véhicules des pompiers, de la police, ou encore des pompes funèbres.

Afin d’assurer la continuité des missions du service public, certains départements instaurent dans les stations services un accès prioritaire à ces professionnels. Ce n’est pas le cas pour les taxis qui réclament également ce statut au nom de la continuité de la mobilité.

Nordine Dahmane, délégué Force ouvrière, explique : « On a des clients qui ont vraiment besoin de ce service de taxi : le transport de malades assis. Des clients qui ont des rendez-vous dans les hôpitaux, qui ont des chimios qui ont des dialyses à faire, donc on ne peut pas se permettre de passer un temps interminable dans les stations essence. Tout ça fait une perte de chiffre d’affaires, une perte de clientèle, si vous avez une course, vous êtes obligé de la donner à un collègue ou de la supprimer. »

Face à la détermination des salariés grévistes de Total, certains responsables politiques évoquent la possibilité de réquisitionner, un pouvoir dévolu au préfet quand il s’agit de salariés du privé. 


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