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Le Liban et Israël signent l’accord délimitant leur frontière maritime, négocié par les Etats-Unis

Un accord historique. Le gouvernement israélien a approuvé, jeudi 27 octobre, l’accord frontalier avec le Liban, qui constitue une « reconnaissance » de fait de l’Etat hébreu par Beyrouth, selon le Premier ministre israélien Yaïr Lapid. « Il s’agit d’un accomplissement politique, ce n’est pas tous les jours qu’un Etat ennemi reconnaît l’Etat d’Israël dans un accord écrit et ce, devant l’ensemble de la communauté internationale », a-t-il déclaré lors d’un Conseil des ministres.

Mais l’accord est purement « technique » et ne comporte aucune « dimension politique », a rétorqué le président libanais Michel Aoun sur Twitter, le Liban et Israël étant en état de guerre depuis la création de l’Etat hébreu en 1948. Les deux pays ne disposent d’aucun accord sur leur frontière terrestre. L’ONU a dessiné après le retrait des troupes israéliennes du Liban en 2000 une « ligne bleue » faisant office de frontière, mais dont le tracé fait l’objet de divergences.

En vertu de l’accord négocié par les Etats-Unis avec l’appui de la France, le champ gazier offshore de Karish se situe entièrement dans les eaux israéliennes en Méditerranée orientale. Le Liban, pour sa part, aura tous les droits d’exploration et d’exploitation du champ de Cana, situé plus au nord-est, dont une partie dans les eaux territoriales d’Israël. Mais « Israël sera rémunéré » par la firme exploitant Cana « pour ses droits sur d’éventuels gisements », selon le texte.

Le chef de l’opposition israélienne, Benyamin Nétanyahou, en campagne contre Yaïr Lapid pour les législatives du 1er novembre, avait fustigé l’accord sur la frontière maritime avec le Liban et affirmé qu’il devait faire l’objet d’un vote du Parlement, voire d’un référendum.

Dans la foulée, différentes organisations de droite avaient déposé quatre recours à la Cour suprême contre l’accord, en soutenant notamment qu’il devait recevoir l’appui du Parlement à l’heure où le gouvernement de Yaïr Lapid a perdu sa majorité, ce qui a d’ailleurs catalysé la tenue des élections. Mais dimanche, le plus haut tribunal en Israël a rejeté ces appels, signifiant ainsi que l’accord n’avait besoin que du feu vert du gouvernement.


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