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Deux-Sèvres : entre 1 500 et 2 000 manifestants « anti-bassines » rassemblés à Sainte-Soline

Entre 1 500 et 2 000 manifestants sont déjà rassemblés en bordure de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), rapporte France Bleu Poitou, samedi 29 octobre. Dans une année marquée par une sécheresse historique, ils entendent braver l’interdiction de la préfecture pour crier leur opposition aux « bassines » près du chantier d’une nouvelle réserve d’eau destinée à l’irrigation agricole. Le collectif Bassines non merci, qui rassemble des associations environnementales, organisations syndicales et groupes anticapitalistes opposés à cet « accaparement de l’eau » destiné à l’« agro-industrie », a annoncé la présence de 10 000 personnes. 

>> Dans les Deux-Sèvres, face à la sécheresse, stocker de l’eau dans des « méga-bassines » ne coule pas de source

La préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée a, elle, évoqué vendredi aux alentours de « 5 000 » manifestants attendus à partir de 10 heures dans le village d’environ 350 habitants devenu le nouvel épicentre d’un conflit sur l’usage de cette ressource qui se raréfie avec le réchauffement climatique. En début de semaine, elle a interdit « toute manifestation et attroupement » autour de Sainte-Soline.

Le but est de « limiter » d’éventuels « actes de violence » et « rendre l’ensemble du site plus sûr pour les agriculteurs », a-t-elle justifié vendredi. Environ 200 élus, avocats ou professeurs ont dénoncé un manquement à « la liberté fondamentale de manifester » dans une tribune publiée jeudi soir par Libération (article réservé aux abonnés). Parmi les signataires, on trouve Sandrine Rousseau, qui était sur place dès samedi midi.

La réserve de Sainte-Soline est la deuxième de 16 de substitution, au cœur d’un projet élaboré par un groupement de 400 agriculteurs réunis dans la Coop de l’eau, pour « baisser de 70% les prélèvements en été », dans cette région qui connaît encore des restrictions d’irrigation après une sécheresse estivale hors norme.

Ces cratères à ciel ouvert, recouverts d’une bâche en plastique, sont remplis grâce au pompage de l’eau des nappes phréatiques superficielles l’hiver et peuvent stocker jusqu’à 650 000 m3 (soit 260 piscines olympiques). Cette eau est utilisée pour l’irrigation l’été, quand les précipitations se font plus rares.

Les opposants dénoncent des « méga-bassines » réservées à de grandes exploitations céréalières tournées vers l’exportation et défendent la mise en place d’autres mesures pour mieux partager et préserver l’eau – agroécologie, changement de cultures, retour des prairies… Denis Mousseau, président de la FNSEA 79 qui défend ce projet de stockage, a rappelé jeudi « la forte inquiétude » des agriculteurs locaux face à l’appel d’organisations à « la désobéissance civile ».


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