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Tchad: après les manifestations, la ville de Moundou pleure ses victimes

Publié le : 30/10/2022 – 05:48Modifié le : 30/10/2022 – 05:53

Au Tchad, la mission de paix dépêchée par les autorités dans la ville de Moundou dans le sud du pays a poursuivi samedi 29 octobre son travail de sensibilisation. Les ministres de l’Agriculture Medard Laoukein et du Pétrole, qui dirigent cette mission, y ont rencontré les élus locaux, les enseignants, les communautés religieuses. Tous profitent de la présence de la délégation gouvernementale pour venir exposer leurs préoccupations du quotidien.

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Avec notre envoyé spécial à Moundou, Yves-Laurent Goma

Djim est un des 7 000 taxi moto de Moundou. Sur son chemin, pour se rendre à la rencontre avec la délégation gouvernementale, la ceindre noire des pneus brûlés le 20 octobre dernier témoigne encore de la gravité des violences dans cette cité de 192 000 habitants. « Il y a l’injustice qui est là et puis il y a la vie précaire qui domine », dit-il.

Non loin du gouvernorat, la carrière de sable et de gravier qui constitue l’une des sources économiques pour les jeunes de la commune. À mains nues et sans masque, ils extraient dans les profondeurs du fleuve Logone du sable et des cailloux qui servent dans la construction de maisons. Certains avouent avoir participé aux manifestations du 20 octobre :

« Nous sommes tous au bord du fleuve, nous fabriquons seulement des briques et pour le moment, il n’y a pas de rendement », en explique un travailleur. « Cela nous met en colère, puisqu’il y a beaucoup de Tchadiens qui ont des diplômes qui chôment. Et ceux qui n’ont rien travaillent dans la fonction publique maintenant », enchaîne un autre. « On est là en train de souffrir, je ne peux pas manger, alors que j’ai des enfants et deux femmes », conclut un troisième.

Coton Tchad et la Brasserie locale, les deux principales entreprises pourvoyeuses d’emploi à Moundou, battent de l’aile. Ce qui accentue davantage le chômage des jeunes, l’une des préoccupations majeures de la province.

Si les autorités parlent d’une vingtaine de morts et moins d’une centaine de blessés dans la deuxième ville du pays, Moundou, lors des manifestations, le président du comité provincial de la Croix Rouge Tchadienne à Moundou le Dr Alphée Mbaiornom Moguelde livre un autre bilan. Celui-ci a été établi par son organisation qui avait déployé ce 20 octobre 80 secouristes.

Le Dr Alphée Mbaiornom Moguelde, le président du comité provincial de la Croix Rouge Tchadienne à Moundou, livre son bilan de la répression


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