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Assassinat de Samuel Paty : une enquête préliminaire ouverte sur un blogueur jihadiste

Les investigations vont chercher à déterminer si ce blogueur, qui avait publié une vidéo appelant à frapper la France un mois avant les faits, a pu inciter ou non le terroriste à tuer le professeur Samuel Paty en 2020.

Article rédigé par

Radio France

Publié le 08/11/2022 17:30

Temps de lecture : 1 min.

Le Parquet national antiterroriste a ouvert une enquête préliminaire pour « provocation à un acte terroriste » à l’encontre d’un blogueur jihadiste qui a été en contact avec le terroriste qui a tué Samuel Paty en octobre 2020, a appris franceinfo mardi 8 novembre, confirmant une information du journal Le Parisien (article réservé aux abonnés).

Les investigations, confiées à la Sous-direction antiterroriste (Sdat), cherchent donc à déterminer si Faruq Shami, qui avait publié une vidéo appelant à frapper la France un mois avant les faits, a pu inciter ou non le terroriste à tuer le professeur, au même titre que la vidéo publiée par Abdelhakim Sefrioui. Ce sont d’ailleurs les avocats de ce dernier qui ont en premier souhaité mettre le nom de Faruq Shami au centre de l’affaire. En septembre 2022, Me Elise Arfi confirmait à franceinfo qu’elle avait déposé une demande de mandat d’arrêt contre le blogueur, soulignant qu’il avait reçu, en premier, la vidéo de revendication du terroriste.

Son client, Abdelhakim Sefrioui, sulfureux militant islamiste, est lui-même mis en examen pour « complicité d’assassinat terroriste » dans ce dossier. Il a enregistré et diffusé sur les réseaux sociaux des vidéos accusant le professeur d’avoir demandé de sortir aux élèves musulmans avant de montrer des caricatures du prophète Mahomet publiées par l’hebdomadaire Charlie Hebdo. Ses vidéos ont fait gonfler la polémique et attiré l’attention du terroriste qui a assassiné Samuel Paty, selon l’enquête.

Le 16 octobre 2020, le professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, 47 ans, a été poignardé puis décapité près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), par Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe d’origine tchétchène radicalisé de 18 ans. Il a été tué peu après par la police mais a eu le temps de revendiquer son geste dans un message audio en russe, dans lequel il s’est félicité d’avoir « vengé le prophète ».

Deux ans après, les juges d’instruction antiterroristes ont terminé leurs investigations. Quatorze personnes sont mises en examen, dont dix pour « complicité d’assassinat terroriste », trois pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et une pour « dénonciation calomnieuse ». Six d’entre elles sont en détention provisoire.


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