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L’armée ukrainienne entre dans la ville de Kherson, qui était occupée depuis plus de huit mois par les forces russes

Après plus de huit mois d’occupation russe, l’armée ukrainienne a annoncé son entrée dans la ville de Kherson, vendredi 11 novembre, après le retrait forcé des militaires russes. Il s’agit d’un revers majeur pour Moscou. « Kherson revient sous le contrôle de l’Ukraine, des unités des forces armées ukrainiennes entrent dans la ville », a annoncé le ministère ukrainien de la Défense, appelant les militaires russes restés sur place à « se rendre immédiatement ».

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« Notre peuple. A nous. Kherson », a déclaré sur Telegram Volodymyr Zelensky, accompagnant son court message du drapeau ukrainien.  « Aujourd’hui est un jour historique. Nous rentrons à Kherson. Les habitants nous attendaient. » De son côté, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a salué une « victoire importante« , en diffusant des images, selon lui, de la localité de Bilozerka, à quelques kilomètres de la ville de Kherson. On y aperçoit des habitants en train d’arracher une gigantesque affiche proclamant. « La Russie est là pour toujours ».

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« Les forces armées continuent de libérer les terres ukrainiennes en direction de Kherson (…). Des unités avancées ont déjà atteint la rive droite du Dniepr à certains endroits », a précisé (en ukrainien) en soirée l’état-major, sans dévoiler le détail précis des operations.

Ce repli russe est le troisième d’ampleur depuis le début de l’invasion le 24 février, le Kremlin ayant dû renoncer au printemps à prendre Kiev, avant de devoir abandonner la quasi-totalité de la région de Kharkiv, en septembre, sous la pression de l’armée ukrainienne.

Plus tôt, le ministère russe de la Défense avait annoncé avoir achevé « le redéploiement » de ses unités de la rive droite (occidentale) du fleuve Dnipro, où se trouve Kherson, vers la rive gauche, assurant n’avoir subi aucune perte, ni abandonné de matériel militaire. Au total, selon cette source, « plus de 30 000 » soldats russes et « près de 5 000 unités d’armements et de véhicules militaires ont été retirés » .

L’agence de presse d’Etat Ria Novosti a diffusé des images filmées de nuit de véhicules militaires russes quittant Kherson, indiquant qu’ils empruntaient le pont Antonovsky enjambant le fleuve Dnipro. Plusieurs correspondants russes ont ensuite déclaré, images à l’appui, qu’une partie du viaduc avait été dynamitée pour entraver la progression des troupes ukrainiennes. L’Ukraine avait pilonné ce pont pendant des semaines avec son artillerie, sans pouvoir pour autant le détruire, afin de couper les lignes d’approvisionnements russes et forcer Moscou au repli.

Ce repli a toutefois tout du camouflet, Vladimir Poutine ayant revendiqué fin septembre l’annexion de quatre régions ukrainiennes, dont celle de Kherson. En dépit de cette retraite, la zone reste « un sujet de la Fédération de Russie », a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Il ne peut y avoir aucun changement », a-t-il ajouté dans le premier commentaire de la présidence russe sur ce repli.


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