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Attentat d’Istanbul : ce que l’on sait de l’enquête au lendemain de l’attaque qui a fait six morts et 81 blessés

L’attentat a fait au moins six morts, et 81 blessés, dont la moitié ont dû être hospitalisés. Parmi les victimes, toutes des citoyens turcs, figurent une fillette de 9 ans et une adolescente de 15 ans. Survenue en plein après-midi, dimanche 13 novembre, dans une rue piétonne ultra-populaire du centre d’Istanbul (Turquie), l’artère commerçante d’Istikal, l’attaque n’a pas encore été revendiquée. Les autorités turques ont communiqué dans la nuit sur l’avancée de l’enquête.

Voici ce que l’on sait, au lendemain de cet attentat. 

Vingt-deux arrestations 

« La personne qui a déposé la bombe a été arrêtée », a annoncé le ministre de l’Intérieur turc, Süleyman Soylu, dans une déclaration nocturne relayée par l’agence officielle Anadolu et les télévisions locales. 

Il a ensuite confirmé l’arrestation de 21 autres suspects.

Une suspecte de nationalité syrienne

Dimanche, dans la soirée, le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, a rapporté qu’une « femme s'[était] assise sur un banc pendant 40 à 45 minutes et, une ou deux minutes après, il y a eu une explosion ». Lors de son intervention, le président Erdogan a affirmé à son tour qu’« une femme (…) serait impliquée » dans l’attaque, sans donner plus de précisions. Des propos repris par la suite par son vice-président, Fuat Oktay.

Le ministre de l’Intérieur, Süleyman Soylu, n’a quant à lui pas précisé les conditions dans lesquelles la « personne » suspectée a été arrêtée, ni s’il s’agissait d’une femme. Ce n’est que lundi matin que la police turque, citée par des médias locaux, a déclaré qu’une jeune femme avait bien été interpellée, accusée d’avoir posé la bombe. Elle est de nationalité syrienne et a reconnu les faits, a annoncé la police. 

Ankara accuse le PKK

Si le ministre de l’Intérieur turc n’a pas précisé où les interpellations avaient eu lieu, il a accusé le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ankara considère comme terroristes les forces kurdes qui contrôlent la majeure partie du nord-est de la Syrie. « Nous estimons que l’ordre de l’attentat a été donné de Kobané », a précisé le ministre de l’Intérieur. Ville restée célèbre pour la bataille qui, en 2015, a permis aux forces kurdes de repousser le groupe Etat islamique, Kobané est contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dont les Unités de protection du peuple (YPG), alliées au PKK, sont une composante majeure.

Le PKK, également considéré comme une organisation terroriste par les alliés occidentaux de la Turquie, dont les Etats-Unis et l’Union européenne, est en lutte armée contre le gouvernement turc depuis le milieu des années 1980. Il a souvent été rendu responsable par le passé d’attentats sanglants sur le sol turc. Le PKK est également régulièrement visé par des opérations militaires turques contre ses bases dans le nord de l’Irak et de la Syrie.


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