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COP27 : pour limiter nos émissions de CO2, qu’est-ce que le principe d’un traité de non-prolifération des énergies fossiles ?

C’est la question de la décennie : comment limiter voire arrêter pour de bon nos émissions de gaz à effets de serre ? La solution la plus efficace pourrait bien être celle défendue par le collectif présidé par Alex Rafalowicz qui plaide pour la mise en place d’un traité de non-prolifération des énergies fossiles, charbon, pétrole et gaz.

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L’idée est née en 2015, elle est le fruit de longues discussions entre associations, collectifs, communautés locales et indigènes, et elle a vu naître un mouvement que préside Alex Rafalowicz, 37 ans, et qui défend un principe relativement simple : les pays signataires s’engageraient à ne plus ouvrir de nouvelle mine de charbon, à ne plus délivrer de nouveau permis d’exploitation et d’exploration de gisements pétroliers et gaziers, et enfin, à ne pas autoriser l’extension des sites déjà existants.

En clair, on puise dans ce qu’on a déjà, et on redirige les financements qui étaient dédiés aux fossiles vers le renouvelable, solaire, éolien, géothermie. C’est on ne peut plus concret, et ça l’est tellement qu’en ce moment, à la COP27 en Egypte plusieurs États plaident pour la mise en place de ce traité. C’est le cas de l’archipel de Tuvalu dans le Pacifique Sud, de son voisin du Vanuatu, mais aussi du Parlement Européen qui a voté en faveur de ce traité, des villes de Paris, Londres, de l’Organisation Mondiale de la Santé, d’une centaine de prix Nobel et plus de 3 000 chercheurs, physiciens, climatologues, ingénieurs, signataires d’une lettre ouverte.

Alex Rafalowicz rappelle les chiffres. Pour limiter le réchauffement à 1,5°C, la production mondiale de charbon doit baisser de 10%, celle du pétrole de 8% et celle du gaz de 4%, et ce, chaque année, jusqu’en 2030. On en prend le chemin inverse, mais c’est pourtant la seule solution pour conserver une planète vivable. Et notre juriste connaît bien le suje : diplômé en économie et en droit, il est né il y a 37 ans au royaume du charbon, l’Australie, premier exportateur mondial, et c’est en voyant ses voisins, les états du Pacifique, se battre contre la montée des eaux qu’il s’est intéressé au climat, et donc à la défense de ce traité de non-prolifération des énergies fossiles.

Un traité qui se base sur le même modèle que le traité de non-prolifération des armes nucléaires, entré en vigueur il y a 52 ans en 1970, signé par 190 États et toujours respecté aujourd’hui. Preuve que ce type d’accord international peut marcher, « en tout cas c’est un plan de paix qui intéresse de plus en plus d’États, confie Alex Rafalowicz à franceinfo, et pour lequel on continuera de pousser après la COP 27.« 


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