VIDEO. Coupe du monde 2022 : le nouveau prestataire sélectionné par la FFF pour la sécurité des Bleus à son tour accusé de traitements inhumains
La sécurité des Bleus au détriment de leurs vigiles ? Le magazine « Complément d’enquête » sur France 2 révèle, jeudi 17 novembre, que, dans le cadre de la Coupe du monde 2022 au Qatar, la Fédération française de football a choisi une entreprise à la réputation sulfureuse pour remplacer un précédent prestataire de sécurité, révoqué justement pour maltraitance de ses employés. De quoi relancer la polémique sur un Mondial déjà très controversé côté français.
La société en question, Group Security System Certis International (GSSCI, ou « Certis »), est en effet accusée de parquer ses vigiles dans des logements indécents, mais aussi de les avoir maintenus en quarantaine dans des conditions très éprouvantes début 2021, lors de la crise du Covid-19. En amont du Mondial, et avant le choix de Certis comme nouveau prestataire sécurité, « Complément d’enquête » s’était entretenu avec Dominique, employé de longue date de l’agence, qui assure que des centaines d’heures supplémentaires travaillées ne lui ont toujours pas été payées. « Je me sens très mal, je me sens volé, confie-t-il. Nous avons tous des problèmes avec les salaires ».
En 2021, l’un des vigiles de Certis décide de lancer l’alerte. Il s’appelle Malcolm Bidali, est originaire du Kenya (comme beaucoup de ses collègues) et publie un blog anonyme dans lequel il décrit le quotidien des employés de la société. Il y dénonce leurs conditions de travail, les salaires impayés… Mais son activité de lanceur d’alerte s’arrête net : le Kényan est interpellé par les autorités qataries. Après plusieurs semaines passées en détention, il a finalement été expulsé du pays.
« Ce sont eux [Certis] qui m’ont livré à la police, accuse l’ancien employé, qui est depuis retourné au Kenya. Ils étaient très contents que je sois arrêté, car cela signifiait plus de révélations, plus d’articles, plus d’activisme. Je pense qu’ils voulaient faire un exemple avec moi pour que les autres travailleurs ne parlent pas. » Interrogé sur la décision de la FFF de travailler avec Certis à l’occasion du Mondial, Malcolm Bidali ne cache pas sa désapprobation. « Je reçois des messages de mes collègues qui me disent que la situation n’a pas tellement changé, raconte-t-il. Je ne pense pas que [Certis] devrait être récompensé par de nouveaux contrats jusqu’à ce qu’ils changent leurs façons de faire avec leurs employés. »
Interpellée par « Complément d’enquête » à propos du choix de son nouveau prestataire, la Fédération française de football assure n’avoir « à ce jour constaté aucun mauvais traitement concernant les employés de service international travaillant sur le camp de base de l’équipe de France à Doha. Si tel n’était pas le cas aujourd’hui ou demain, la FFF aurait agi ou agirait pour le respect de ces droits sociaux. » Sollicitée par « Complément d’enquête », la société Certis n’a pas souhaité répondre au magazine.
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