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Consommation d’électricité en France : RTE ne prévoit pas de blackout mais des « coupures ciblées, temporaires et programmées »

Si les températures baissent de façon significative cet hiver, RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, alertera les Français via son dispositif « Ecowatt » mais ne prévoit pas de « blackout » général, déclare vendredi 18 novembre sur franceinfo Thomas Veyrenc, directeur exécutif en charge du pôle stratégie, prospective et évaluation de RTE. Pour le gestionnaire d’électricité, il y a bien un risque de « coupures » en cas de tensions mais elles seraient « ciblées », « temporaires », « programmées ». RTE qui note également une baisse « structurelle » de la consommation d’électricité de l’ordre de « 5 à 7% » sur la période octobre-novembre.

franceinfo : A quoi ressemblerait un scénario catastrophe avec un manque de réacteurs et d’électricité ?

Thomas Veyrenc : Si la température reste normale pour la saison, les Français n’entendront pas parler de nous. Il ne se passera rien par rapport à un jour normal. Si la température venait à baisser, nous serions en capacité de pouvoir envoyer un des signaux de notre nouveau dispositif « Ecowatt » et les alertes oranges ou rouges. Orange voudrait dire ‘situation tendue sans risque de coupures’ et rouge ‘on appelle aux gestes des entreprises et des particuliers’ et que s’il n’y a pas d’actions alors il y a un risque de coupures qui seraient ciblées. Ce ne serait donc pas un blackout. C’est normal que cette perspective puisse faire peur, cela dit, on ne parle jamais d’un blackout, c’est toujours quelques pourcents de la consommation d’électricité sur lesquels il s’agit de jouer. Ce seront donc des coupures qui ne toucheraient pas toute la France, pas tout le monde, qui seraient tournantes, temporaires, ne dureraient pas plus de deux heures et systématiquement programmées avec une alerte trois jours avant, confirmées la veille au soir.

Où en sommes-nous par rapport aux précédentes projections ?

Lors de notre précédente projection, en septembre, on avait un risque particulièrement élevé pour novembre-décembre. Ce risque est en train de décroitre de manière très significative. Parce qu’il fait très doux mais pas seulement : il y a aussi une baisse structurelle de la consommation d’électricité, dans l’industrie mais aussi chez les particuliers. On regarde et on compare la consommation à température normale. Dans ce cas, la consommation a baissé de l’ordre de 5 à 7% sur cette période.

Vous pointez le mois de janvier comme la période potentiellement la plus critique, pourquoi ?

Là le risque est moins élevé en décembre, davantage en janvier et moins en février-mars. En janvier, c’est là qu’il fait le plus froid donc c’est le mois que l’on regarde en priorité. Et le contexte cette année est particulier du fait de la disponibilité du nucléaire qui est historiquement faible. On a à la fois un problème de gaz en Europe, un problème de nucléaire en France et une sécheresse qui a fait que nos barrages hydrauliques étaient assez peu remplis. Sur le nucléaire on tablait sur 45 gigawatts sur 60, donc les trois-quarts du parc et on a l’impression qu’on sera plutôt à deux-tiers début janvier. Sur certains réacteurs, la maintenance est plus longue que prévue ce qui fait qu’on en aura moins que prévu.


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