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VIDEO. « Complément d’enquête » dans la cuisine d’un trafiquant de drogue

« Modou » : ce terme wolof, la langue la plus parlée au Sénégal, désigne ceux qui sont partis à l’étranger pour gagner de l’argent comme vendeurs ambulants. En France, certains proposent à la sauvette des souvenirs aux touristes au pied de la tour Eiffel, d’autres écoulent des « galettes » de crack dans le métro parisien. Une activité plus risquée, mais aussi plus lucrative selon Adbou, un de ces dealers. Il a accepté de recevoir les équipes de « Complément d’enquête » dans sa cuisine, où il fabrique ses doses de drogue.

Des « modous » venus pour la plupart du Sénégal

Comme la plupart des trafiquants de crack de la capitale, Abdou vient du Sénégal. Depuis son arrivée en France il y a plus de quinze ans, il fabrique et vend ses « galettes » de drogue. Elles lui rapporteraient de 100 à 200 euros par jour « maximum« . Mais selon lui, les gros dealers peuvent gagner quotidiennement de 2 000 à 3 000 euros.

Au sein de la filière, Abdou est ce qu’on appelle un « cuisinier » ou un « chimiste ». Ce jour-là, il vient de recevoir sa matière première : 20 grammes de cocaïne emballés dans du film plastique. C’est sous ce conditionnement que la drogue est avalée par les « mules » qui la transportent jusqu’en France. Dans sa chambre de bonne, Abdou nous montre comment, à l’aide d’une simple casserole et d’une tasse, il « cuisine » le crack. En dix minutes, il obtient une drogue particulièrement addictive.

« Ces réseaux-là, c’est ‘open’ à tout le monde. Tu viens, tu observes quelques jours, et après tu te lances. C’est pas comme la mafia italienne ou la Ndrangheta, non… On est tous des électrons libres. On a tous le même but, c’est l’argent. »

Abdou, deaker de crack

à « Complément d’enquête » 

Les vendeurs de crack ne seraient pas organisés en réseaux structurés, explique le « cuisinier ». Les dealers peuvent s’entraider, mais chacun travaille pour soi, selon Abdou, qui nous révèle aussi où il cache ses doses. Il a une astuce pour les avoir toujours sous la main, ou plutôt… sous la langue. Dans sa bouche, Abdou dit mettre 40 doses tous les jours : « On fait tout avec. On mange avec, on parle avec, on boit avec », affirme le dealer. Ses « galettes », il les écoulera dans les rues et le métro du 18e arrondissement parisien.

Extrait de « Crack, quand la drogue dure« , un document à voir dans « Complément d’enquête » le 24 novembre 2022.

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