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Le Tunisien Yamen Manaï remporte le prix de la littérature arabe

Publié le : 25/11/2022 – 07:57

Le Tunisien Yamen Manaï a remporté mercredi 23 novembre en France le prix de littérature arabe pour « Bel abîme », un roman sur la violence dans les milieux les plus défavorisés de son pays.

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Le prix, doté de 10 000 euros, a été créé en 2013 par la Fondation Jean-Luc Lagardère, industriel et patron de presse français (1928-2003) et l’Institut du monde arabe (IMA) présidé par Jack Lang, ancien ministre français de la Culture.

 Yamen Manaï, 42 ans, ingénieur de formation, vit en France depuis ses 18 ans. Son roman, publié par un éditeur de Tunis, Elyzad, raconte l’histoire d’un garçon de 15 ans incarcéré pour avoir tué son père. Le jury a salué « un bref roman passionnant écrit dans un style simple et puissant à la fois, qui dénonce, à travers le parcours d’un adolescent révolté, les injustices d’une société cruelle dans la Tunisie des banlieues populaires ». Yamen Manaï avait déjà remporté avec ce même titre le prix Orange du livre en Afrique.

► À écouter aussi : Littérature : « Bel abîme » de Yamen Manai, la fougue d’un adolescent

« Je suis très heureux d’avoir emporté le prix de littérature arabe, parce que le mot « arabe » est un mot cher à mon cœur : c’est ma langue maternelle, qui m’a fait connaître la littérature, qui m’a donné la passion de la littérature, même si aujourd’hui je la pratique en langue française, donc c’est une joie d’être associé à cet héritage, confie Yamen Manaï à Houda Ibrahim du service Afrique de RFI. « Bel abîme », c’est un roman, en effet, qui est en réaction à la violence qui gangrène de plus en plus la société tunisienne, malheureusement. La condition de l’enfant est difficile à supporter, les violences sont banalisées dès le plus jeune âge, donc c’est ça l’ambition du livre, de traiter de ce sujet de la violence insidieuse qui gangrène la société et son impact dès le plus jeune âge sur la construction de l’individu. Le texte est porté par la voix d’un adolescent, et il est représentatif de cette jeunesse un peu dévoyée, qui vit dans l’indifférence, et pire même encore dans la violence, la violence institutionnelle, la violence au sein de la famille, au sein de la rue. »

Valoriser la littérature arabe

Une mention spéciale du prix de la littérature arabe a été décernée au Soudanais Hammour Ziada pour Les Noyées du Nil. Publié chez Actes Sud, ce roman évoque un village des bords du fleuve secoué en 1969 par la découverte d’un cadavre d’adolescente.

Le prix de littérature arabe est l’une des rares récompenses françaises distinguant la création littéraire arabe. Elle promeut l’œuvre d’un écrivain ressortissant d’un pays de la Ligue arabe et auteur d’un ouvrage écrit ou traduit en français. Valoriser et diffuser en France la littérature arabe en pleine rentrée littéraire, telle est la volonté des fondateurs de ce prix, qui s’inscrit également dans le travail mené par l’IMA avec ses Rencontres littéraires.

(et avec AFP)


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