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Pistolets, fusils, sabres… Les Français invités à déposer les armes non déclarées ou représentant « un potentiel danger »

C’est inédit en France. Si vous détenez une arme illégalement, l’État organise une opération de grande envergure pour que vous puissiez l’abandonner sans démarche trop compliquée. En tout, 300 points de collecte sont installés sur tout le territoire jusqu’au vendredi 2 décembre. Le ministère de l’Intérieur, qui organise cette opération, estime que jusqu’à six millions d’armes circulent de manière illégale en France.

>> Suivez ce lien pour retrouver l’ensemble des points de collecte en France pour déposer son arme

Il ne s’agit pas de rechercher les armes détenues par des criminels, mais de cibler « monsieur tout le monde » qui garde chez lui une ou plusieurs armes reçues en héritage et qui n’a jamais fait l’objet de démarche, comme Pierre*. Cet habitant de Toulon (Var) garde chez lui un fusil de chasse en bon état dans son fourreau. Une arme transmise de père en fils. Sauf que Pierre ne sait pas quoi en faire et il n’a rien fait pour la conserver en toute légalité. « Je ne m’en suis pas soucié pendant longtemps, raconte le Toulonnais. Mais un jour, lors d’un déménagement, je me suis dit : ‘Bon, ce n’est pas top d’avoir ça’. Surtout que je n’ai pas d’appétence pour les armes. Je ne pratique pas, je ne chasse pas et j’ai des enfants. Maintenant, ça fait un petit moment que je me questionne vraiment. Il faudrait quand même que je fasse quelque chose. »

« Je remettais toujours à demain. Jusqu’à présent, je n’avais rien fait. Je pense que l’opération en question, c’est la bonne opportunité pour moi de m’en débarrasser. »

Pierre, habitant de Toulon

à franceinfo

Ainsi, pour lui, il s’agit d’une démarche de bon sens : « J’avais vu un fait-divers avec une personne qui avait été tuée avec une arme de chasse. Je me dis que si on n’en a pas, ça ne risque pas d’arriver. »

C’est exactement le but recherché par le ministère de l’Intérieur. « D’abord, on souhaite lutter contre les accidents domestiques qui peuvent arriver avec ces armes, qui sont souvent détenues de manière non sécurisée dans les domiciles, indique Jean-Simon Meranda, chef du service central des armes et explosifs du ministère de l’Intérieur, qui coordonne cette opération. On souhaite également éviter qu’à l’occasion de cambriolages, des armes non déclarées puissent être volées. »

« On souhaite également lutter contre les violences intrafamiliales. On sait qu’un certain nombre de féminicides ont été commis avec des armes à feu qui pour la plupart, sont détenues de manière irrégulière. »

Jean-Simon Meranda, chef du service central des armes et explosifs du ministère de l’Intérieur

à franceinfo

C’est pourquoi l’État cherche à récupérer le plus d’armes possibles, des armes de tous types. « Prioritairement évidemment les armes à feu, qu’elles soient récentes ou qu’elles soient plus anciennes : les armes de chasse, les armes historiques et de collection, détaille Jean-Simon Meranda. Mais on accepte également les armes blanches, les sabres, les couteaux, poignards que vous pourriez détenir à domicile et qui représentent pour vous un potentiel danger. S’agissant des obus, s’agissant des grenades, ces armes feront l’objet d’une prise en charge directement à votre domicile. »

Un service de collecte à domicile est organisé notamment en région parisienne, pour éviter les déplacements dans le métro ou le RER avec une arme. Dans les autres régions, on peut amener ses armes dans les préfectures, les commissariats, certaines armureries aussi, y compris ce week-end.

*Le prénom a été changé


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