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« Poussin et l’amour » : le peintre sensuel se dévoile au Musée des Beaux-Arts de Lyon

L’établissement culturel lyonnais explore une facette méconnue du peintre Nicolas Poussin : l’amour. Corps érotiques, toiles charnelles, cette source d’inspiration guidera son trait jusqu’à la fin de sa vie, n’en déplaise aux mœurs de l’époque.

Article rédigé par

France Télévisions Rédaction Culture

Publié le 27/11/2022 19:35

Temps de lecture : 1 min.

Un corps de femme nue, la langue transpercée par une flèche mortelle tirée par la déesse Diane… Un châtiment pour avoir osé se vanter d’être plus belle que les Dieux. Cette toile, c’est La Mort de Chioné de Nicolas Poussin, directement inspirée par Les Métamorphoses d’Ovide. Le tableau peint pour le « soyeux » Silvio I Reynon vers 1622, lors d’un séjour à Lyon et le point central de la nouvelle exposition du Musée des Beaux-Arts de la ville.

"Poussin et l'amour", le peintre sensuel se dévoile au Musée des Beaux-Arts de Lyon
France 3 Rhône-Alpes S. Goldstein / V. Benais / L. Maigrot

À travers l’exposition intitulée Poussin et l’amour, l’établissement culturel explore la relation entre le peintre et l’érotisme à travers son art. « C’est un fil que l’on tire à partir de ce tableau de jeunesse ; il nous a permis de montrer que c’est un artiste de la sensualité« , explique Sylvie Ramond, directrice du Musée des Beaux-Arts de Lyon. Le peintre arrive à Rome en 1624, sans mécène. Il multiplie les œuvres licencieuses pour pouvoir vivre. « Il n’a pas de protecteur et doit produire des toiles pour des marchands. Il produit quasiment en série ces tableaux réprimés par la morale mais qui trouvaient acheteur« , explique Ludmila Virassamynaïken, commissaire de l’exposition.

Poussin s’inspire des textes antiques et des gravures érotiques italiennes du 16e siècle. Son art est jugé immoral, à l’image de Vénus épiée par deux satyres. Sur cette toile, le corps nu de Vénus endormie est révélé par des satyres soulevant le drap qui le recouvre. Le visiteur devient lui-même complice de cet acte de voyeurisme.

Des toiles jugées tant irrévérencieuses que plusieurs sont vandalisées, découpées, déchirées par des détracteurs. Certaines d’entre elles laissent deviner des repeints de pudeur pour correspondre davantage aux mœurs de l’époque. Au total, une quarantaine d’ œuvres sont exposées retraçant la vie de l’artiste et l’évolution de son style. De ses premières toiles érotiques, aux derniers chefs-d’œuvre réalisés au crépuscule de sa vie, liant tragédie et puissance de l’amour.

Poussin et l’amour, Musée des Beaux-Arts de Lyon, jusqu’au 5 mars 2023


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