Grégoire de Fournas de retour à l’Assemblée après sa réflexion jugée raciste
Quinze jours après avoir été exclu du Palais-Bourbon, après avoir invectivé Carlos Martens Bilongo, Grégoire de Fournas a pu récupérer sa place.
Source AFP

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Grégoire de Fournas est « ravi de revenir » au Palais-Bourbon. Le député RN avait été exclu quinze jours de l’Assemblée nationale après avoir proféré des propos jugés racistes au sein de l’hémicycle alors qu’un député LFI abordait la question des migrants bloqués sur l’Ocean Viking. Grégoire de Fournas est arrivé dans l’hémicycle vers 10 heures pour l’examen d’une proposition de loi LR sur les retraites agricoles.
Le 3 novembre, il avait suscité une vague d’indignation en lançant « qu’il retourne en Afrique », lors d’une intervention du député LFI Carlos Martens Bilongo sur les migrants. Sa sortie, jugée raciste par les autres groupes de l’Assemblée, avait provoqué la fin prématurée de la séance de questions au gouvernement. Grégoire de Fournas avait nié tout caractère raciste, assurant parler du bateau humanitaire Ocean Viking alors bloqué en mer avec 234 migrants, et pas de Carlos Martens Bilongo, élu noir du Val-d’Oise. Il avait ensuite été sanctionné d’une exclusion temporaire pour quinze jours de séance et de la perte de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois. Cette « censure avec exclusion temporaire » est la plus lourde sanction disciplinaire possible, une décision rarissime.
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Jeudi, il s’est dit « ravi de pouvoir revenir ». « Je reste assez serein parce que j’ai toujours considéré que j’avais été l’objet d’une manipulation », d’une « malhonnêteté de La France insoumise » et d’une « terrible injustice », a-t-il dit à LCP. « J’espère que cette sanction l’a fait réfléchir », a réagi pour sa part l’Insoumis Carlos Martens Bilongo, tandis que le communiste Sébastien Jumel a critiqué un « retour honteux » de celui qui, « [Sébastien Jumel] imagine, ne doit pas être fier des propos qu’il a tenus ». « Il doit revenir », mais « on devrait avoir des sanctions beaucoup plus lourdes pour des propos pareils », a estimé sur LCP le MoDem Richard Ramos, dans la majorité présidentielle.
« Laissons-le dans l’indifférence générale… »
« Je n’ai envie ni d’en faire une victime ni d’en faire un héros », a estimé de son côté devant des journalistes le député LR Aurélien Pradié. « Donc laissons-le dans l’indifférence générale dans laquelle il était jusque-là », a-t-il ajouté, estimant qu’il n’avait « pas beaucoup brillé par son action politique ».
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Mi-novembre, Grégoire de Fournas, viticulteur de profession, a par ailleurs été épinglé par Christophe Pallez, le déontologue de l’Assemblée nationale, pour un « manquement déontologique » après avoir fait la promotion de son vin sur les réseaux sociaux. Christophe Pallez a jugé que le député faisait « la promotion d’un intérêt privé (l’entreprise de ses parents dont il fut salarié) dans le cadre de sa fonction », le compte Twitter utilisé étant le compte qu’il a fait référencer sur le site de l’Assemblée, selon une source parlementaire. Le déontologue a écrit à Grégoire de Fournas pour l’informer de ce manquement et lui recommander de « ne plus utiliser ce compte ou tout autre support arguant de sa qualité de député pour de telles activités ». Si la recommandation n’était pas suivie, le bureau de l’Assemblée, sa plus haute instance collégiale, pourrait être saisi et prononcer une peine disciplinaire.
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