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REPORTAGE. Guerre en Ukraine : face au froid et aux pannes de courant, plongée au cœur de ces « lieux d’invincibilité » installés partout dans le pays

Article rédigé par

Radio France

Publié le 01/12/2022 10:07 Mis à jour le 01/12/2022 10:50

Temps de lecture : 2 min.

Alors que la neige commence à tomber sur le Nord de l’Ukraine, de nombreux habitants continuent d’être privés d’électricité au moins plusieurs heures par jour, depuis les dernières frappes russes. Pour faire face au problème, les autorités ont mis en place des « points de chauffage », où venir s’abriter.

Au pied de la mairie d’Irpin, dans la banlieue de Kiev, se dresse une épaisse toile de tente grise. On ne peut pas la rater, vu le vacarme du générateur. Quand on se glisse à l’intérieur, c’est tout un monde que l’on découvre : une vingtaine de personnes, assises au chaud. « On vient tous les jours ! », indique Svetlana, entourée de ses jeunes enfants, « parce qu’à la maison il n’y a plus ni eau, ni chauffage depuis des semaines ! » 

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Pacha, son fils, fait le clown. Il a pu s’offrir ici un petit goûter. Quand une vieille dame entre à son tour, voûtée sur sa canne, un secouriste se précipite pour lui servir un thé brûlant. C’est le principe de ces « abris contre le froid et les pannes de courant » : des « lieux d’invincibilité », comme les appellent les autorités ukrainiennes.

À Kiev, la mairie assure avoir ouvert plus de 400 lieux branchés sur générateurs, dont cette tente installée devant chez les pompiers, et où les habitants peuvent venir se réchauffer, boire un thé, ou charger leur portable, le 30 novembre 2022. (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)

À Kiev, la mairie assure avoir ouvert plus de 400 lieux branchés sur générateurs, dont cette tente installée devant chez les pompiers, et où les habitants peuvent venir se réchauffer, boire un thé, ou charger leur portable, le 30 novembre 2022. (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)

Même si certains viennent surtout profiter de la bonne connexion internet grâce à la parabole Starlink. Yuri en avait marre de rater les buts du Mondial chez lui, à cause des coupures de courant. Il rattrape donc le résumé des matches des jours précédents.  
 
Quand d’autres encore font leurs premiers pas sous la tente chauffée, comme la petite Maria, qui s’accroche aux mains de son papa, lui-même secouriste. Sa femme Anastasia vient de rentrer avec le bébé, après huit mois d’exil en Allemagne. « Il n’y a pas de lumière à la maison, mais ce n’est pas grave », assure-t-elle. « Ce qui compte, c’est d’être chez moi, en Ukraine, et d’avoir retrouvé mon mari ! » 

La petite Maria, un an, fait ses premiers pas avec son père secouriste, qui travaille dans ce point de chauffage de la ville d'Irpin, le 30 novembre 2022. (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)

La petite Maria, un an, fait ses premiers pas avec son père secouriste, qui travaille dans ce point de chauffage de la ville d'Irpin, le 30 novembre 2022. (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)

Dehors, la neige tombe, mais sous la tente, qui peut accueillir jusqu’à 100 personnes, le thermomètre dépasse les 15 degrés. Avec ces toiles de tente chauffées, les Ukrainiens se font un abri pour l’hiver. Pourtant tout le monde n’a pas eu vent de ces abris branchés sur générateur et beaucoup se débrouillent autrement.  Dans son quartier de Kiev, les mains bien au chaud dans les moufles fixées sur sa poussette, Oleksandra explique que son fils est asthmatique. Faute de courant à la maison, c’est dans une banque, qu’elle a trouvé refuge il y a quelques jours pour brancher en urgence son inhalateur électrique.

Reportage dans un « point de chauffage » à Irpin par Agathe Mahuet

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