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Coupe du monde 2022 : le Japon renverse l’Espagne, l’Allemagne KO… On a vécu le dénouement fou du groupe E

Au terme d’une soirée folle marquée par des retournements de situation, le Japon et l’Espagne se sont qualifiés dans le groupe E. L’Allemagne est, de son côté, éliminée. Franceinfo:sport a vécu ce dénouement épique par stades interposés.

Tout semblait indiquer que l’on se dirigeait vers une soirée tranquille. Pour se qualifier pour les huitièmes de finale, jeudi 1er décembre, l’Espagne et l’Allemagne devaient respectivement faire au moins match nul contre le Japon et s’imposer contre le Costa Rica, dans un groupe E encore totalement indécis. Deux tâches loin d’être insurmontables, pense-t-on, pour deux équipes championnes lors de deux des trois dernières éditions.

Au stade Khalifa International de Doha comme à Al-Bayt (Al-Khor), le plan se déroule à merveille pour les deux favoris : Alvaro Morata ouvre le score rapidement pour l’Espagne (12e) et Serge Gnabry pour l’Allemagne (9e). Les supporters allemands sont confiants. Une « ola » parcourt le stade du nord de Doha pendant plusieurs minutes avant la mi-temps.

48e-51e minute : le Japon fait tout sauter

Tout bascule à 50 kilomètres d’Al-Khor, quand le Japon revient des vestiaires avec la ferme intention d’en découdre. Pas question de jouer les taureaux de la corrida plus longtemps. Pas question de se faire ballotter de droite à gauche, de gauche à droite comme en première période. Un duel gagné très haut sur le terrain, un contrôle somptueux de Ritsu Doan, tout juste entré en jeu. Une frappe puissante. 1-1, le Japon est virtuellement qualifié, l’Allemagne éliminée (48e). Autour de nous, des yeux incrédules, qui n’ont pas encore tout vu.

À peine le temps de sortir la calculatrice, que le ballon fait à nouveau frémir les filets du gardien espagnol. Ao Tanaka n’a pas le temps de célébrer que l’arbitre siffle. S’ensuivent trois minutes d’attente irrespirables. Le ballon est-il sorti sur la remise de Kaoru Mitoma ? Non ! L’arbitre, Victor Gomes, revient sur sa décision et libère le kop japonais. 2-1, le Japon est premier du groupe (51e). 

58e-70e minute : le ciel tombe sur les têtes allemandes

Au stade Al-Bayt, au même moment, c’est le flottement. Dans les tribunes, les supporters allemands rafraîchissent leur page internet pour se rendre compte de ce qui est en train de se passer : la qualification leur échappe. Quelques instants plus tard, le classement du groupe est affiché sur les écrans géants du stade. Les joueurs allemands ne peuvent pas ne pas voir qu’un sombre destin est en train de se dessiner pour eux.

Il faut pousser, mais la défense allemande, fébrile depuis le début du match, finit par craquer. Yeltsin Tejeda profite d’une rare percée costaricienne pour égaliser après un arrêt de Manuel Neuer (58e). Les tribunes du stade Al-Bayt explosent de joie. Pour la première fois de la soirée, Hansi Flick, le sélectionneur allemand, se lève dans sa zone technique. Il ne va faire qu’observer de plus près la malchance de ses joueurs. En l’espace de cinq minutes, Jamal Musiala par deux fois, puis Antonio Rüdiger, trouvent le poteau de Keylor Navas. Pire, Juan Pablo Vargas donne l’avantage au Costa Rica à la suite d’un coup-franc (70e).

70e-73e minute : deux favoris à la trappe

Nouveau moment de flottement : Stéphanie Frappart, l’arbitre française, a recours à l’arbitrage vidéo pour finalement valider le but. Le Japon et le Costa Rica ont l’avantage. Les deux sélections sont alors qualifiées. Si la zone de presse du stade Khalifa commence à bruisser, les téléphones s’activant, les spectateurs n’ont pas le temps de se rendre compte que la Roja est virtuellement au tapis. Car cela ne dure que trois minutes. Le temps qu’il faut à Kai Havertz pour égaliser à Al-Bayt (73e). Les supporters allemands reprennent un mince espoir, coupé en plein vol par Navas, auteur d’un arrêt splendide devant Niclas Füllkrug. Mais Havertz finit par signer un doublé (85e) puis c’est Füllkrug qui marque ensuite (89e). 4-2 pour l’Allemagne, mais énième flottement : le but est dans un premier temps refusé, puis validé par Frappart avec l’aide de la VAR.

Maya Yoshida et ses coéquipiers célèbrent la qualification du Japon au Khalifa International Stadium de Doha, jeudi 1er décembre. (PHILIP FONG / AFP)

Maya Yoshida et ses coéquipiers célèbrent la qualification du Japon au Khalifa International Stadium de Doha, jeudi 1er décembre. (PHILIP FONG / AFP)

73e-90e minute +7 : « alors peut-être » pour l’Allemagne…

Les Allemands doivent désormais s’en remettre aux Espagnols. Un but et une égalisation ibérique et la qualification leur est acquise. Mais la Roja, pas dans l’obligation de marquer pour garder son billet pour les huitièmes de finale, a du mal à trouver des solutions, malgré les cinq changements effectués par Luis Enrique avant la 70e minute. Le score reste figé à 2-1.

Le Japon accroche l’Espagne à son tableau de chasse, huit jours après l’Allemagne. Les caméras du stade se braquent sur les visages de Japonais en larmes. Leur équipe termine première du groupe. Démarre un long tour d’honneur sur la pelouse du stade Khalifa.

Au même moment, les tribunes du stade Al-Bayt s’embrasent : l’Allemagne est officiellement éliminée. Mais il reste encore cinq minutes à jouer dans le temps additionnel. Dans sa zone technique, Flick est appelé par son staff et apprend la nouvelle. Il reste planté là, dans les derniers instants de la rencontre, à observer la sélection allemande quitter la Coupe du monde dès la phase de groupes pour la deuxième édition d’affilée. Au terme d’une soirée folle, les deux éliminés se saluent au stade Al-Bayt et les deux qualifiés peuvent se projeter sur les huitièmes de finale, avec la Croatie pour le Japon et le Maroc pour l’Espagne.


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