VIDEO. Sur les marchés de Noël, des produits pas toujours authentiques
En plein coeur de Paris, à deux pas du Louvres, le marché de Noël des Tuileries est l’un des plus prestigieux de la capitale. Pour attirer chalands et touristes, chaque stand met en avant la qualité de ses produits. Il y a par exemple des « marrons chauds de Paris », en réalité pas très français. Interrogé sur leur provenance, le vendeur assume : “Ils viennent du Portugal.«
Un peu plus loin, un chalet attire notre attention. Un commerçant propose des écharpes présentées comme « 100% soie » ou « 100% cachemire ». Le vendeur nous l’assure : “Oui, c’est du cachemire, ça coûte 35 euros !” Une aubaine ! Nous l’achetons, mais avant de la mettre sous le sapin, nous souhaitons vérifier qu’il s’agit bien de cachemire, comme indiqué sur l’étiquette.
Nous décidons de la confier à un laboratoire pour en connaître la composition. Nous leur envoyons un petit carré de tissu que nous avons découpé. Moins d’une semaine plus tard, nous allons enfin être fixés. Au microscope, le résultat ne laisse aucun doute sur la matière de l’écharpe selon Antoine Guian, directeur du laboratoire d’essai SMT « Sur le cachemire, les écailles sont beaucoup plus espacées alors que là, on voit qu’elles sont bien proches les unes des autres. Il n’y a pas de doute, c’est une belle laine, mais ce n’est pas du cachemire.”
Nous retournons voir le commerçant qui nous a vendu l’étoffe pour le confronter à ce constat. Désormais, il déclare qu’il s’agit de laine et de cachemire. “Si vous voulez du 100% cachemire, ça vous coûtera entre 200 et 300 euros.”
Interrogés, les organisateurs du marché estiment qu’il s’agit d’un cas isolé, comme le souligne Mireil Wallet-Hamel, responsable des chalets créateurs au marché de Noël des Tuileries, à Paris : “C’est une minorité, en tout cas sur ce marché. On n’est jamais à l’abri de quelqu’un de malfaisant, mais on essaye au maximum d’avoir un produit très clair.”
Pour éviter que les clients ne soient lésés, des agents de la direction départementale de la protection des populations arpentent les marchés de Noël. C’est le cas à Metz, en Moselle, où ils ont inspecté un chalet où sont vendus des sandwichs. Au menu notamment : un burger prestige au foie gras, affiché à 14 euros.
Les agents sont chargés de vérifier que les ingrédients correspondent à ceux annoncés. Mauvaise surprise, le foie gras est en réalité un « délice de foie de canard », avec 45% de foie gras. Selon Julien Malraison, inspecteur de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) “Le consommateur est trompé sur la qualité de la marchandise parce qu’il y a une différence de prix et une différence gustative entre un délice de canard au foie gras, et un foie gras classique.”
Selon l’inspecteur, en cas de fraude, un gérant de stand risque une amende pouvant aller de 1 500 à 300 000 euros. Mais ici, Axel Daniel, le commerçant, assure qu’il aurait été trompé par son fournisseur : “Sur la facture, il était écrit “foie gras” et “frites fraiches”. On n’a pas bien lu les petits détails. Au moins maintenant on le sait, ça évite de se faire tromper plusieurs fois.”
Selon la répression des fraudes, ces pratiques seraient courantes sur les marchés de Noël. Alors pour ne pas gâcher la fête, les consommateurs sont appelés à bien ouvrir l’oeil.
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