À Hawaï, les volcans Kilauea et Mauna Loa se sont éteints en même temps : une simple coïncidence ?
Les deux volcans les plus actifs de l’île d’Hawaï ont été en éruption simultanée pendant deux semaines, le temps de l’activité du Mauna Loa. Mais qu’il est curieux de constater qu’au moment où les volcanologues locaux ne constatèrent plus d’activité sur la fissure éruptive du géant, ils signalèrent aussi la fin de l’éruption du Kilauea, en cours depuis plus d’un an… Est-ce un simple hasard ?
Les différents volcans de l’île d’Hawaï sont tous associés à un même point chaud qui leur produit donc un même magma parent. Il remonte ensuite dans la croûte terrestre et alimente les systèmes magmatiques superficiels de chaque volcan qui sont donc indépendants les uns des autres. Les chambres magmatiques du Mauna Loa et du Kilauea ne communiquent pas : ce n’est donc pas le même conduit d’alimentation qui s’est fermé ces 9 et 10 décembre !
Deux éruptions proches et simultanées : le Kilauea devant et celle du Mauna Loa au loin.
Des volcans qui interagissent !
Lors de son éruption, le Mauna Loa aurait émis 230 millions de m3 de lave, l’équivalent d’environ 80 000 piscines olympiques : c’est considérable ! Avant que celle-ci ne se produise, ce magma remonta dans le volcan et remplit son réservoir superficiel, en témoigne la sismicité et la déformation du volcan qui permirent aux volcanologues locaux de présumer d’un nouvel apport de magma à 3-8 km sous le sommet à partir du mois d’août 2022. La mise en place de ce magma à faible profondeur entraîna logiquement une mise en tension dans le volcan, mais aussi aux alentours et donc potentiellement sur le Kilauea…
Ce dernier était en éruption depuis le 29 septembre 2021. L’alimentation en lave était stable et assez modeste, mais remplissait progressivement le fond de la caldeira sommitale de ce volcan. Mais, depuis début novembre déjà, les scientifiques locaux remarquaient une baisse de l’activité, avec un plancher du cratère qui ne s’élevait plus, stagnant à 143 mètres d’élévation depuis le début de l’éruption. Cela indiquait une baisse du débit, lui qui était déjà bien modeste en comparaison de celui de l’éruption du Mauna Loa (~3 m3/s contre ~200 m3/s).
Comme l’explique l’observatoire local, il est donc possible que le relâchement des contraintes dans l’environnement du Mauna Loa, à la suite de l’émission de cet énorme volume de magma en surface, permit une baisse de la pression interne au Kilauea qui ne suffit plus à maintenir l’éruption qui, elle, était déjà déclinante.
Ce n’est évidemment qu’une hypothèse, mais elle intègre l’idée que des volcans proches puissent interagir, ce qui est absolument passionnant !
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