COP: à Montréal, la conférence sur la biodiversité entre dans le dur avec la question des financements

Publié le : 15/12/2022 – 13:57
La Cop15, la conférence de l’ONU sur la biodiversité, entre dans le dur des négociations ce jeudi avec l’arrivée des ministres des différents pays. Ceux-ci vont s’atteler aux points les plus sensibles des discussions pour tenter d’établir des objectifs communs en vue de freiner la destruction du vivant sur Terre d’ici à 2030. Au cœur des tensions, la question des financements.
En l’absence des chefs d’États ou de gouvernement, plus d’une centaine de ministres de l’Environnement se retrouvent à partir de ce jeudi à jusqu’à samedi, pour conclure ces négociations qui visent à stopper la destruction de la planète et de ses ressources. Les membres de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) doivent approuver un « cadre mondial pour la biodiversité ». Il comprend une vingtaine d’objectifs dont la protection de 30% des terres et des mers, la réduction de moitié des pesticides et la restauration des millions d’hectares de sols dégradés, etc.
Pour financer ces objectifs, il faut un fonds multilatéral dédié à la biodiversité. Voilà ce que réclament notamment les États africains aux pays les plus développés, rapporte notre envoyée spéciale à Montréal, Lucile Gimberg. « Les ressources existantes ne suffisent pas, selon le Sénégalais Ousseynou Kassé, qui préside le groupe Afrique dans les négociations. Et il faut aussi un mécanisme de transfert de technologie ».
Cent milliards de dollars par an jusqu’à 2030, a même précisé le Brésil il y a quelques jours. Car créer de nouvelles aires protégées pour les animaux, les plantes et les écosystèmes, et surtout transformer les systèmes agricoles, cela va coûter cher. En particulier aux pays du Sud où la population est très dépendante des ressources naturelles. Cent milliards de dollars par an, ou 1% du PIB mondial d’ici 2030, soit environ dix fois les montants d’aides actuels. Et autant que ceux promis pour la lutte contre le réchauffement climatique.
Mais avant de payer, nous voulons des gages, rétorque le ministre norvégien de l’Environnement, Espen Eide. « Pour donner de l’argent, il faut savoir à quoi il va servir. Cela veut dire avoir l’assurance que les objectifs seront ambitieux et qu’il y aura des mécanismes nationaux de vérification. »
Et l’Union européenne insiste : l’aide publique au développement ne peut être la seule solution, le privé et chaque État doivent mettre de l’argent sur la table.
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