COP15 à Montréal : les ministres de l’Environnement se réunissent pour tenter de trouver un accord pour sauver la biodiversité
De profondes divisions doivent encore être surmontées, notamment sur la question de savoir combien les pays riches paieront aux pays en développement pour les aider à préserver les écosystèmes.
Les négociations à la 15e conférence de l’ONU sur la biodiversité, la COP15, entrent dans le dur. Réunis à Montréal (Canada), les ministres de l’Environnement du monde entier ont débuté, jeudi 15 décembre, leurs discussions afin de sceller un nouveau pacte qui vise à stopper la destruction de la planète et de ses ressources. Pour y parvenir, les 196 membres de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) doivent approuver d’ici le 19 décembre un « cadre mondial pour la biodiversité ».
Ce dernier doit contenir une vingtaine d’objectifs, dont la protection de 30% des terres et des mers, la réduction de moitié des pesticides et la restauration des millions d’hectares de sols dégradés. « Nous devons travailler ensemble pour promouvoir une coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature », a rappelé dans un message vidéo le président chinois, Xi Jinping, en charge de la présidence de cette COP15, qui se déroule au Canada.
Pour Marco Lambertini, directeur général de WWF International, « les négociateurs ont laissé les ministres avec une montagne à gravir dans les prochains jours ». « Les pays se rejettent la responsabilité au lieu de s’unir », a-t-il réagi à franceinfo. « Cette COP15 est trop importante pour échouer. »
Mercredi, les pays en développement ont interrompu pendant une demi-journée les échanges techniques afin de protester contre l’absence de signal positif des pays riches sur leur demande de garanties financières en contrepartie de leur approbation d’objectifs de transition écologique.
Des dizaines de nations, emmenées par le Brésil, l’Inde, l’Indonésie et les pays d’Afrique, réclament ainsi des « subventions financières d’au moins 100 milliards de dollars par an ». Cela représente environ dix fois les montants d’aides actuels entre le Nord et le Sud pour la biodiversité. Et autant que ceux promis pour la lutte contre le réchauffement climatique. Les pays du Sud veulent aussi la création d’un fonds mondial biodiversité, autre parallèle avec les négociations sur le climat, où ils ont obtenu en novembre un mécanisme inédit de compensation de leurs dommages climatiques.
Mais les pays du Nord assurent ne pas pouvoir décupler l’aide publique et préfèrent encourager une réforme des flux financiers existants, privés, philanthropiques ou multilatéraux. « Je ne peux pas le dire autrement, nous sommes bloqués, sur les financements et sur les ambitions », a commenté auprès de franceinfo Marco Lambertini, directeur général de WWF International.
Or, le coût d’une transition économique capable de sauvegarder la nature a été estimé à environ 900 milliards de dollars par an – un quart pour la conservation des aires protégées et 75% pour verdir l’économie.
La France, accusée par l’ONG Avaaz d’avoir plaidé contre la création d’un fonds spécial pour la biodiversité auprès de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a démenti, jeudi, ces accusations, face à la presse. « Il n’a jamais été question d’une ligne rouge sur la création d’un nouveau fonds », a réagi l’Elysée, mettant en avant « une vision pragmatique pour des instruments efficaces, rapides et ambitieux. »
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